La société Cilas (joint-venture entre le groupe Souakri 51% et le groupe Lafarge Holcim avec 49%) a célébré hier sa première opération d'exportation de clinker à partir du quai nord du port de Annaba à destination de la Côte d'Ivoire. La cérémonie s'est déroulée en présence de Saïd Djellab, ministre du Commerce, Mme Fatma Zohra Zerouati, ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Toufik Mezhoud, wali de Annaba, de Abdenour Souakri, président du conseil de surveillance Cilas, et d'une importante délégation. Dans son allocution de bienvenue, M. Souakri a indiqué que cette opération d'exportation, qui a en fait débuté le 11 décembre dernier, concerne 35 000 t de clinker (constituant principal des ciments courants) et qu'elle s'inscrit en droite ligne dans l'objectif du groupe Lafarge Holcim Algérie de contribuer à l'exportation des surplus de production des cimenteries avec un objectif de vente à l'étranger de plus de 2 millions de tonnes de ce produit semi-fini, en 2020. La demande nationale en ciment a été de 23 millions de tonnes pour 35 millions de tonnes de capacités installées, en 2018, et qu'elle devrait atteindre 46 millions de tonnes en 2020, soit 100% de surcapacités. Intervenant à son tour, Hafid Aouchiche, responsable des importations et des exportations chez Lafarge Holcim, en Algérie, a mis l'accent sur l'importance de l'exportation qui est, soutiendra-t-il, un impératif absolu pour écouler la production nationale et préserver les investissements et les emplois en Algérie. "Pour cette opération, Cilas bénéficiera de tout le support commercial et logistique de la société Lafarge Holcim Trading, une structure dédiée au commerce international, qui détient plus de 50% des échanges de clinker et ciment en Méditerranée et en Afrique de l'Ouest", assurera M. Aouchiche. S'exprimant lors d'un point de presse qu'il a animé en marge de la cérémonie, M. Djellab s'est félicité du déroulement de cette opération d'exportation, qui sera suivie de plusieurs autres dans différents secteurs économiques nationaux, devait-il promettre. "Les restrictions que nous avons mises aux importations sont une marge de manœuvre, une chance donnée aux opérateurs économiques d'investir. Il faut noter qu'en 2018 il y a eu beaucoup d'investissements. Et le ciment faisait partie des produits concernés par les importations. Aujourd'hui, il faut se réjouir du fait que la tendance s'est inversée pour ce produit stratégique, puisque nous sommes devenus des exportateurs comme pour les préparations alimentaires, les matières plastiques, la céramique et bien d'autres produits. La nouvelle phase, la nouvelle étape que nous allons traverser est celle du droit additionnel provisoire et nous sommes en pleins réglages de cette nouvelle mesure. Les produits qui étaient interdits vont être protégés, je rassure les opérateurs, ça se fera à moyen terme, il faut que ceux-ci se préparent à la concurrence internationale dans les trois ou quatre années à venir", a assuré le ministre. Ceci avant d'ajouter qu'au terme des onze mois de l'année en cours, "nous avons atteint 2,6 milliards de dollars dans le domaine des exportations hors hydrocarbures, alors qu'en 2017 nous n'étions qu'à 1,8 milliard de dollars, ce qui représente une augmentation de près de 50% de ces recettes". "Pour ce qui est du clinker, nous avons exporté pour l'équivalent d'à peu près un million de dollars en 2017, contre des importations de ciment de l'ordre de 400 millions de dollars en 2016. Alors qu'en onze mois seulement de cette année 2018, nous en sommes à environ 20 millions de dollars avec une couverture nationale par ce produit. Nous espérons en exporter trois fois plus l'an prochain, comme il y en aura dans les produits électroniques et électroménagers, ainsi que pour les produits agricoles. Je peux vous annoncer qu'à travers les six déplacements que nous avons effectués, 53 contrats à l'exportation ont été signés avec la Mauritanie, le Gabon et d'autres pays d'Europe", a affirmé M. Djellab avant de conclure le point de presse. A. Allia