Résumé : Halima termine sa journée et rentre à la maison. Athmane l'appelle. Elle se voit contrainte de lui répondre. Une conversation s'ensuivra. Son ex-mari lui demande si elle pensait à l'avenir de Sabrina. Elle sentit la moutarde lui monter au nez. -Que veux-tu insinuer ? Que je suis une mère inconsciente et incapable de répondre aux besoins de sa fille ? -Non. Je ne pourrais penser une telle chose, Halima. Tu as toujours été une bonne mère et une bonne épouse, jusqu'au jour où tu t'es mise en tête cette histoire de boulot. -Et alors ? Je suis universitaire et j'ai tous les droits d'être ambitieuse et de vouloir affirmer ma personnalité. -Je ne te contrarie pas là-dessus. Mais nous étions si heureux ensemble. Rien ne te manquait. Tu sortais, tu voyageais, tu recevais tes amies, et tu faisais ton shopping. Je ne vois pas ce que tu voulais de plus. Si c'est pour de l'argent... -Pas seulement. Je reconnais qu'avec toi je ne manquais de rien. Mais je voulais autre chose. Je voulais ma liberté. -Tu penses l'avoir acquise cette liberté en exerçant dans cette entreprise étrangère ? -Pas tout à fait. Toutefois, je me sens plus utile et plus confiante. Il est vrai que je ne suis pas encore arrivée à l'échelon social que je convoitais, mais on dit qui va doucement va sûrement. Il soupire. -D'accord. Je comprends. Mais penses-tu un peu à nous deux ? -Je crois que tout est terminé entre nous, Athmane. -Moi je ne le pense pas. N'oublie pas que nous avons un enfant qui nous rappellera toujours que nous avons vécu heureux durant de longues années. -Et que c'est moi qui était l'instigatrice du désastre que tu vis actuellement. -Je ne vis aucun désastre, Halima. En sus, s'il y a désastre, nous en sommes tous les deux les instigateurs. Mais ce qui me chagrine le plus, c'est Sabrina. Nous ne devrions pas badiner avec son éducation. Elle a tant besoin de nous pour s'épanouir et assurer son avenir. -Un enfant a toujours plus besoin de sa mère que de son père. Sabrina vit bien avec moi. Elle est heureuse avec ses grands-parents et ne se plaint pas. Elle marque une pause, avant de poursuivre : -Et puis, tu la récupères chaque week-end comme cela était convenu entre nous. Certes, la pension alimentaire que tu me verses ne suffit pas à assurer le confort requis pour un enfant de son âge, mais depuis que je travaille, j'arrive à colmater le vide financier, et ma foi, je ne me plains pas trop. -Pourquoi ne m'as-tu jamais rien dit ? -Je n'avais pas à te le dire. Les temps sont durs pour tout le monde et encore plus pour les enfants. Tu le sais bien. -Halima ! Tu es incorrigible, et ta fierté te jouera de mauvais tours un jour. Elle ne répondit pas, et il poursuit d'une petite voix. -Je voulais qu'on redémarre à zéro, Halima, qu'on tire un trait sur le passé et qu'on entame une nouvelle vie. -C'est trop tard, Athmane. (À SUIVRE) Y. H.