Les flocons de neige qui sont tombés durant la nuit de jeudi à vendredi ont recouvert les montagnes du massif de Collo, au grand bonheur surtout des agriculteurs qui commençaient à s'inquiéter pour leurs cultures. Le décor est sublime mais le froid glacial n'est pas sans conséquences, puisque le gaz butane se fait rare. En effet, si pour les localités du massif de Collo les dispositions ont été prises pour ne pas revivre les souffrances d'il y a quelques années avec l'isolement lourd de conséquences pour cette région pendant plus d'une quinzaine de jours, dans la ville de Collo, essentiellement les cités périphériques qui ne sont toujours pas alimentées en gaz de ville, c'est le branle-bas pour dénicher une bonbonne de gaz butane. La cadence de l'alimentation en gaz butane par Naftal n'a pas connu un renforcement, et cela a provoqué une grande pénurie. D'ailleurs, une grande foule se pointe dès le petit matin à la seule station Naftal de cette ville pour attendre une éventuelle arrivée du camion de bouteilles de gaz. Les gens peuvent attendre toute la journée sans voir arriver le camion. Les responsables de cette station se fichent éperdument du calvaire de ces gens qui attendent en vain. Alors qu'un coup de fil aurait suffi pour épargner à ces gens les longues heures d'attente sous la pluie, dans un climat glacial et surtout la perte de temps. Les pompistes ne sont nullement informés de l'arrivée ou pas du camion, puisqu'ils ne disposent pas d'un programme d'approvisionnement qui est d'ailleurs aléatoire. Naftal non plus n'a pas pris ses dispositions pour renforcer les stocks. Les camions privés non aménagés qui disposent d'autorisations spéciales pour transporter du gaz butane ont aussi disparu du décor, eux qui sillonnaient les cités pour approvisionner les foyers. Durant la matinée de mercredi, nous avons vu un octogénaire muni de deux bouteilles de gaz attendre comme d'habitude le passage d'un de ces camions sur le bord de la route à la cité de Dar Amor. Ils avaient l'habitude d'être servis à certains endroits. De retour vers 16h, nous avons trouvé le même homme attendre en vain le passage du camion. Il nous expliquera alors que durant l'hiver, c'est toujours le même calvaire pour dénicher une bouteille de gaz. Le problème de gaz n'aurait pas lieu d'être dans cette cité, si le projet d'extension pour alimenter cette cité en gaz de ville n'avait pas connu un gel, puis un retard considérable pour cause de bureaucratie et l'abandon de l'entreprise chargée de la réalisation. Les habitants attendent toujours la relance du projet. Certaines habitations de cette cité, qui est l'une des plus anciennes de cette ville, disposent même de compteurs à gaz qui ont été installés depuis deux ans, mais l'indice de consommation est au point zéro. A. Boukarine