La présidente de l'Union pour le changement, (UPC), parti membre du mouvement Mouwatana, Zoubida Assoul, a réitéré son appel, hier, aux Algériens pour faire barrage à un 5e mandat pour Bouteflika qu'elle appréhende comme "une catastrophe pour le pays". "Le cinquième mandat représente un vrai danger pour le pays. Ce sera une catastrophe", a, en effet, averti, lors de son passage au Forum de Liberté, la porte-parole du mouvement Mouwatana. Un mouvement qui ne fait pas mystère de son opposition, depuis sa création, il y a quelques mois, au maintien du Président sortant à la tête de l'Etat, c'est-à-dire à sa reconduction à l'occasion de l'élection présidentielle d'avril prochain. Une option qui se précise à mesure qu'approche l'échéance électorale. Outre le danger qu'il représente pour le pays, le cinquième mandat, estime Mme Assoul, est un "double crime". L'un, dit-elle, contre la dignité de la personne du président Bouteflika, malade et qui a besoin de repos. L'autre, ajoute-t-elle, contre le pays. Ce dernier crime est qualifié de "haute trahison contre le pays". Le message de Mme Assoul s'adresse, on ne peut plus clairement, aux décideurs qui seraient tentés d'imposer le 5e mandat contre vents et marées. Elle en veut plus particulièrement à l'armée qui, accuse-t-elle, "nous a amenés à la situation actuelle pour avoir fermé l'œil lors du putsch opéré par Bouteflika contre la Constitution en 2008". Bouteflika avait, pour rappel, fait sauter le verrou de la limitation du nombre des mandats présidentiels à deux. Ce qui lui avait permis de briguer un 3e mandat, en 2009. C'est aussi, ajoute-t-elle, l'armée qui avait accepté de donner, en 2014, un 4e mandat "à blanc" pour le président Bouteflika, alors qu'il était déjà gravement malade. Pour Mme Assoul, si aujourd'hui encore, les décideurs veulent imposer un cinquième mandat pour Bouteflika, c'est parce que, juge-t-elle, "ils veulent gagner du temps et faire perdre du temps à l'Algérie". Comment éviter à l'Algérie la catastrophe qui s'annonce ? L'avocate de métier qui ne s'est investie dans la politique qu'à partir de 2013 avec le lancement de son parti, l'UPC, compte sur la mobilisation des citoyens qu'elle invite à s'identifier au "projet de gouvernance" proposé par le mouvement Mouwatana. L'opposante au cinquième mandat en appelle aussi à l'opposition pour la constitution d'un rapport de force, seul moyen, estime-t-elle, de peser face au pouvoir en place qu'elle accuse de "jusqu'au-boutisme". Son souhait est que les représentants de l'opposition œuvrent à dégager un "consensus" au moins, dit-elle, autour du smig politique dont l'objectif est d'éviter au pays la "catastrophe" du cinquième mandat qui se profile. Mme Assoul milite, néanmoins, pour un changement pacifique et organisé. Un changement qui nécessite, selon elle, l'implication de tout un chacun, et qui commencerait par la mobilisation pour contrecarrer le projet du 5e mandat. Des actions ? Mme Assoul ne les énumère pas, mais cite en exemple celle consistant à manifester pacifiquement dans toutes les wilayas du pays. En ce qui la concerne personnellement, la porte-parole de Mouwatana se déclare déterminée à poursuivre son militantisme pour l'instauration d'un Etat de droit jusqu'à son dernier souffle. Farid Abdeladim