Une journée d'étude sur la loi de finances (LF) 2019, organisée par la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO), s'est tenue, hier, à Oran en vue de vulgariser ses décisions les plus emblématiques. Mais force est de croire que cette cuvée 2019 est somme toute ordinaire puisqu'elle n'enregistre aucune augmentation d'impôt ni de réduction de taxes. Cette LF a consacré quatre importants volets qui vont de la maîtrise des dépenses publiques (fonctionnement et équipement) à l'amélioration des recettes ordinaires (hors hydrocarbures), en passant par l'encadrement du commerce extérieur et la préservation de l'activité économique ainsi que la maîtrise de la couverture adéquate des besoins économiques et sociaux des citoyens. Dans son intervention sur les aspects fiscaux de cette loi, Kamel Touati, le directeur de la législation et de la réglementation fiscale, à la Direction générale des impôts, a passé en revue ces axes en rappelant le contexte économique international caractérisé par l'instabilité du marché énergétique. Concernant 2017-2018, le premier constat établi est défavorable à l'économie algérienne avec la baisse du PIB, l'épuisement de l'épargne, l'augmentation de la dette interne et la dépréciation du dinar. "Quand on évoque la LF 2019, on parle de 2019, de 2020 et de 2021 où on enregistrera une stabilité dans les dépenses publiques", explique le conférencier. Concernant le côté social de cette LF 2019, il précise que 21% de la totalité du budget de l'Etat sont consacrés aux transferts sociaux. Inaugurant officiellement cette journée, le wali d'Oran est revenu sur cette initiative "passage obligé pour les acteurs locaux qui leur permet de s'imprégner des nouvelles dispositions fiscales et parafiscales et les avantages accordés à leurs investissements par cet instrument législatif qu'est la loi de finances", a-t-il déclaré. Lui aussi reviendra sur le caractère social de cette loi, indiquant par ailleurs que "le gouvernement a réitéré le principe de plaider et de confirmer les avantages sociaux qui ont été accordés aux citoyens". Il a tenu également à mettre en exergue les nouvelles mesures prises localement par le comité de suivi des investissements à l'effet d'assainir et d'accompagner les investisseurs bénéficiaires d'assiettes foncières. Il évoque, à ce titre, une mesure "phare" de la LF 2019, qu'est la taxation des terrains cédés dans le cadre de l'ancien dispositif au niveau des zones aménagées et qui n'ont pas connu de débuts de travaux. "C'est une taxation annuelle de 5% sur la valeur réelle du terrain" rappelant qu'il est du ressort des autorités locales de la mettre en œuvre. "Nous n'avons aucun complexe à donner plusieurs assiettes de terrain à un même investisseur du moment qu'il réalise ses projets", affirme encore Mouloud Cherifi. Pour Karim Cherif, le président de la CCIO, l'organisation de cette journée est un événement incontournable et traditionnel de la Chambre "parce que nous considérons que la loi de finances est une véritable plateforme qui met en place les outils financiers et fiscaux pour permettre à l'écosystème de l'entreprise et de l'entrepreneuriat d'évoluer". Par ailleurs, d'autres interventions ont été au programme de cette journée dont celles de Farid Arzani, directeur central à la Direction générale des domaines ou de Rachid Beki, inspecteur divisionnaire du contentieux à la Direction régionale des douanes. Saïd OUSSAD