Intervenant à l'occasion d'une journée parlementaire sur la situation et l'avenir des ressources en eau en Algérie, organisée hier à l'APN, Lamine Osmani, président du groupe parlementaire des indépendants, a estimé qu'il était temps de revoir les tarifs de l'eau destinée à l'usage industriel. M. Osmani a ajouté que le Trésor public ne peut pas continuer indéfiniment à supporter des coûts élevés, allusion faite aux subventions accordées au secteur de l'eau. Mohamed Bouziane, expert agricole et spécialiste des questions hydriques, a pointé, lui, la nécessité de mieux gérer les ressources en eau, la tarification qui y est liée, comprise. Et selon lui, la gestion de l'eau n'est pas à la hauteur des défis qui sont posés au secteur et des investissements qui y ont été consacrés. 55 milliards de dollars d'investissement ont été effectués dans le secteur des ressources en eau pour le moderniser et le doter d'infrastructures adaptées, selon le chiffre avancé par le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors de cette rencontre. Hocine Necib a vanté les mérites de l'approche qu'il a adoptée dans le secteur dont il a la charge, évoquant la garantie d'accès à l'eau et l'amélioration de la qualité de service à travers la réhabilitation et la modernisation de la gestion des systèmes d'alimentation. Il a ainsi indiqué que 98% des habitants sont reliés aux réseaux d'alimentation en eau potable. Il a fait état de 80 barrages opérationnels. Cinq autres barrages seront réceptionnés à l'horizon 2021, ce qui portera le nombre total de barrages à 85. Et cela va nous permettre, a-t-il dit, d'augmenter les capacités de stockage à 9 milliards de m3. Le ministre a ajouté que l'Algérie collecte annuellement 10,4 milliards de m3 d'eau destinée à l'usage agricole (6,8 milliards de m3), ménager (3,3 milliards de m3) et industriel (0,3 milliard de m3). S'y ajoutent 187 stations d'épuration des eaux usées, traitant 860 millions de m3 par an. Sur les perspectives de développement du secteur, le ministre a mis en avant le plan national de l'eau. Il s'agit en fait de mobiliser toutes les ressources en eau conventionnelles à l'horizon 2030 et de consolider l'approvisionnement par la mise en œuvre des ressources en eau non conventionnelles, notamment par le dessalement d'eau de mer et la réutilisation des eaux usées épurées. Est-ce suffisant pour satisfaire la demande croissante en eau potable ? Selon Mohamed Bouziane, la demande augmente de plus de deux milliards de m3 par an. Un énorme défi ! Youcef Salami