Le cabinet Oxford Business Group (OBG) estime que l'Algérie doit accélérer le processus de diversification de son économie pour faire face à une conjoncture économique mondiale incertaine. Dans la 13e édition de son rapport économique sur l'Algérie, présenté mercredi dernier à Alger, le cabinet d'intelligence économique et de conseils londonien souligne le potentiel et les opportunités d'investissements à travers une analyse des divers secteurs de l'économie nationale. Fruit de dix mois de recherches conduites sur le terrain, le rapport couvre un panel de secteurs, entre autres les services financiers, l'énergie et le renouvelable, l'industrie et les mines, le transport, les télécoms, le tourisme, la santé et le pharmaceutique. Pour Oxford Business Group, la volatilité des cours observée en 2018, ainsi que la diminution des réserves en devises du pays rendent cette diversification d'autant plus incontournable pour garantir la stabilité de la croissance de l'économie nationale à moyen et long terme. Dans ce contexte, estime OBG, promouvoir les investissements privés et attirer les investissements directs étrangers sont des actions essentielles pour permettre le développement de secteurs stratégiques où l'Algérie peut compter sur des avantages compétitifs tels les produits pharmaceutiques, les matériaux de construction, l'agriculture et le tourisme. "Des réformes structurelles demeurent, toutefois, indispensables pour renforcer les bases et améliorer la confiance dans l'économie algérienne", souligne Oxford Business Group qui considère que c'est là que le bât blesse. Selon les résultats du sondage effectué auprès de 90 chefs d'entreprise en Algérie, l'"OBG Business Barometer : Algeria CEO Survey", malgré les efforts déployés pour diversifier l'économie et attirer des investisseurs directs étrangers, 69% des chefs d'entreprise considèrent que l'impact de ces mesures sur la confiance des investisseurs est insuffisant (48%) ou très insuffisant (21%). De plus, l'environnement fiscal est largement perçu comme étant non compétitif pour 64% des P-DG, contre seulement 24% qui le considèrent compétitif ou très compétitif. De même, en ce qui concerne la transparence, les avis restent partagés, mais tendent vers la négative. Dans son rapport économique sur l'Algérie, le cabinet d'intelligence économique et de conseils londonien relève, également, que les efforts conduits pour juguler les importations et améliorer la balance commerciale et la balance des paiements a produit des effets relativement limités, les importations ayant diminué de 1,84% seulement sur les 11 premiers mois 2018. Tandis que les réserves de devises continuaient de s'éroder de 97,3 milliards de dollars à fin 2017 et de 82,1 milliards de dollars à fin novembre. Cependant, ajoute OBG, si la volatilité des cours du pétrole et la hausse de la demande intérieure contraignent la croissance du secteur énergétique, certains secteurs ont connu des progrès notables, avec une croissance de 4% du produit intérieur brut hors hydrocarbures. Dans ce contexte, analyse OBG, la hausse des dépenses de l'Etat fixée par la loi de finances 2018 a certainement contribué à la bonne performance de l'économie algérienne, avec, toutefois, un risque d'essoufflement en 2019 si cette dynamique n'est pas entretenue par une hausse de l'investissement privé et public et une relance de la captation des investissements directs étrangers, qui se sont établis à 1,2 milliard de dollars en 2017. Le cabinet londonien estime que le positionnement de l'Algérie vis-à-vis de nouveaux partenaires, notamment la Chine et la Turquie, pourrait permettre de compenser la stagnation des investissements réalisés depuis l'Europe.