Le retrait des formulaires de candidature à la candidature par le président de Talaie El-Houriat, Ali Benflis, n'est nullement une annonce officielle de participation. Le bureau politique de cette formation, réuni, hier, a rappelé que la participation de Talaie El-Houriat à l'élection présidentielle "sera tranchée, démocratiquement, par le comité central lors d'une prochaine session". Le BP a souligné, à ce propos, qu'il a chargé, à cet égard, le secrétariat national de préparer un document sur la situation politique économique et sociale en rapport avec les enjeux de la prochaine échéance électorale. Concernant toujours ce rendez-vous qu'il a qualifié "de capital pour le devenir de notre pays", le BP de Talaie El-Houriat a relevé que "la convocation du corps électoral ne diminue en rien la densité du brouillard qui enveloppe le champ politique national" où "l'affrontement entre des cercles du pouvoir politique dans la perspective de la prochaine élection présidentielle fait courir au pays des risques de dérapage et l'expose à des menaces à sa stabilité et à sa sécurité nationale". Dans son communiqué, le BP a estimé que le pays "est confronté à des défis multiples" qui "ne peuvent être relevés que par un pouvoir légitime, issu d'un scrutin régulier, loyal et transparent, capable de réunir les Algériens autour d'un consensus populaire pour dépasser la crise multidimensionnelle qui l'affecte gravement", dans le but "d'ouvrir de nouvelles perspectives politiques, économiques et sociales et de redonner espoir à notre jeunesse en un avenir prometteur". "Le pouvoir politique en place se trouve, dès lors, devant une lourde responsabilité historique, celle de donner la parole au peuple souverain pour qu'il puisse, enfin, s'exprimer librement, en garantissant la régularité du processus électoral à toutes ses phases", a estimé le parti de M. Benflis, ajoutant que "la gravité de l'impasse politique et de la crise économique et sociale actuelle commande au pouvoir politique en place de se départir de la tentation de vouloir, une fois de plus, détourner la volonté populaire et d'abandonner la prétention obsessionnelle à la pérennité au détriment des intérêts supérieurs de la nation". Concernant les appels à un 5e mandat, le communiqué a souligné que "la continuité que prônent certaines forces politiques est synonyme de statu quo et d'immobilisme", et cette idée vient à un moment "où le changement s'impose impérativement pour le sauvetage de notre pays". La continuité pour Talaie El-Houriat "ne peut qu'approfondir l'impasse politique actuelle, accroître la mainmise des forces extraconstitutionnelles sur la décision nationale, exacerber les luttes intestines au sein du pouvoir politique en place, fragiliser la stabilité du pays, aggraver la situation économique, attiser les conflits sociaux et affaiblir davantage la position de notre pays dans son environnement géopolitique". Abordant la situation économique, le BP a exprimé "sa préoccupation pour les résultats médiocres enregistrés pour l'année 2018 en termes de croissance et d'indicateurs économiques et les prévisions alarmantes pour les prochaines années, à commencer par l'année 2019", regrettant que 2018 "ait été une année blanche en termes de croissance et de réformes économiques" et craint "les considérations politiques ayant prévalu sur la rationalité économique". Mohamed Mouloudj