La Fédération internationale des droits de l'Homme et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme qui lui est affiliée ont appelé, dans un communiqué commun rendu public hier, les pouvoirs publics à lever l'état d'urgence qui perdure depuis 13 ans. Ce communiqué fait suite à la réunion qui a regroupé le 6 juillet dernier les représentants des deux organisations avec comme ordre du jour la situation des droits de l'Homme en Algérie. Abordant la situation de la presse et les multiples pressions qu'elle subit, la Fidh et la Laddh ont relevé “avec inquiétude les poursuites judiciaires successives engagées contre les journalistes et les entreprises de presse”. Elles appellent les pouvoirs publics à “respecter et à faire respecter la liberté de la presse” et le corps judiciaire à “ne pas céder aux pressions de l'Exécutif”. Sur le projet d'amnistie générale, la Laddh de Ali Yahia Abdenour a exposé ses appréhensions de voir les notions généreuses de pardon, de réconciliation et de recherche de la paix sociale détournées vers des objectifs inavoués qui vont consister à consacrer l'impunité de crimes contre l'humanité à travers une opération plébiscitaire. À ce propos, les deux organisations rappellent “l'impérieuse nécessité de faire la vérité sur les faits qui se sont produits ces 15 dernières années en Algérie, d'en déterminer les responsabilités, de rendre justice et d'offrir aux victimes les réparations auxquelles elles peuvent légitimement prétendre”. Les deux organisations se sont, par ailleurs, penchées sur l'ordonnance portant modification du code de la famille et ont relevé que le texte de loi, loin de redresser les entorses et les violations contenues dans le précédent code (…), “n'a fait, au contraire, que les reconduire, se bornant à de simples aménagements caritatifs”. H. S.