Alors qu'ils effectuaient un ratissage, d'autres paracommandos sont tombés dans une embuscade au début de ce week-end. L'avancée des forces de sécurité, engagées dans une vaste opération de “ratissage-poursuite” sur l'axe forestier Iglefen-Taghda-Larba, dans la wilaya de Batna, devient de plus en plus difficile. Avec le temps, la mission des parachutistes, qui se sont lancés aux trousses de la quarantaine de terroristes à l'origine du massacre de la semaine dernière ayant coûté la vie à 39 parachutistes et 3 gardes communaux, devient périlleuse. Alors que l'information relative à l'élimination, juste après le déclenchement des opérations de poursuite, d'une dizaine de terroristes ayant pris part au massacre reste non vérifiée, les forces combinées ont subi, une nouvelle fois, des pertes en fin de semaine et ce, sur le même terrain d'opérations. Selon des sources concordantes, un violent accrochage a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi dernier entre des éléments paracommandos et un groupe de terroristes dans la forêt s'étalant sur l'axe Iglefen-Taghda-Larba. L'accrochage s'est soldé par le décès d'un membre des paracommandos et d'un garde communal alors qu'un autre militaire a été blessé. Les terroristes n'ont laissé aucune perte derrière eux, lors de cet accrochage. Toutefois, lors de leur repli, des traces de sang ont été découvertes, ce qui laisse supposer qu'au moins un terroriste a été blessé. Pour rappel, les forces combinées mènent un vaste ratissage que dirige le commandant de la 5e Région militaire en personne, après le massacre qui a coûté la vie, dans l'après-midi du samedi 4 janvier dernier, à 42 membres des forces de sécurité. Selon des informations qui circulent dans la région et non infirmées par les autorités militaires, les terroristes se sont emparés des tenues et des armes de leurs victimes, ce qui représente un danger réel et augure des jours difficiles pour les forces impliquées dans la lutte antiterroriste. Sur le terrain, et à la lecture des bilans, on est renvoyé aux premiers mois de l'apparition des actes terroristes à l'époque où les forces de sécurité étaient censées agir dans des conditions auxquelles elles n'ont jamais fait face et auxquelles elles n'étaient préparées : la lutte antiterroriste. L'opinion publique se pose des questions sur le nombre réel des terroristes sévissant dans les maquis. Elle a des doutes sur les chiffres avancés ces derniers mois par les officiels, sur le nombre des “égarés” qui sont “appelés à se rendre ou à se suicider”. La grande question est de savoir si nous ne sommes pas en train de retourner à la case départ : 1992, avec, en prime, des responsables qui sous-estiment le danger ? M. K.