Beaucoup de citoyens à M'chedallah, qui s'étaient réjouis de l'achèvement du projet d'approvisionnement en eau potable du chef-lieu de la daïra et de quelques localités voisines, à partir de l'intarissable source Ainser Averkane, ont cru à la résorption définitive de la pénurie d'eau qui leur rendait la vie dure. Mais voilà qu'à leur surprise, la joie d'avoir en permanence le précieux liquide s'est fait balayer par une réalité tout à fait autre. À M'chedallah, et dans quelques villages comme Ath-Yevrahim, les déboires n'en finissent décidément pas. Après les problèmes posés par la vulnérabilité du principal réseau d'alimentation, à savoir l'éclatement des jointures qui avait replongé les riverains dans le désarroi des années sèches, d'autres contrariétés se sont ajoutées. L'importance de l'eau dans la vie quotidienne en a fait un objet de chantage de la part de quelques citoyens des villages mitoyens de la source. Ces derniers, à la faveur d'une certaine altitude, recouraient à sa capture et à des prises illicites pour des fins égocentriques en guise de représailles contre les autorités auxquelles ils avaient soumis une pesante plate-forme de revendications, pénalisant ainsi des dizaines de milliers de leurs semblables. La dispense des abonnés de la commune de Saharidj du paiement de la facture ADE, perçue comme une mesure d'apaisement, voire une soumission à la volonté citoyenne, soulèvera plus bas à M'chedallah, le courroux d'autres abonnés qui se disent scandalisés par ce qu'ils qualifient d'iniquité et qui ont décidé de geler le règlement de leurs factures pour bénéficier, à leur tour, de cette faveur. La situation dure depuis plusieurs mois et les mesures dissuasives qu'aurait adoptées l'Algérienne des Eaux pour pénaliser les récalcitrants n'ont malheureusement pas touché uniquement les sujets ciblés puisque des citoyens, qui se sont toujours acquittés de leur dû, sont montés au créneau, tout récemment, après avoir été, selon leurs propos, exposés à des coupures répétitives et injustifiées. Les insurgés, en majorité des résidants du quartier Boumejber du village Ath-Yevrahim, constitués en collectif, ont affiché la volonté d'aller porter leurs doléances au plus haut niveau s'ils ne parviennent pas à se faire rendre justice. SLIMANE ALLOUCHE