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Doutes et suspicion chez l'opposition
Candidature et promesse de "réformes" de Bouteflika
Publié dans Liberté le 12 - 02 - 2019

L'ensemble des partis de l'opposition politique qui compte, s'est montré hier très critique vis-à-vis de ce qui est considéré comme un nouveau coup de force opéré par le régime en place, avec l'annonce de la candidature du Président sortant, Abdelaziz Bouteflika, à un cinquième mandat. Affront, fait accompli, forfaiture, mandat à vie, immobilisme, alternance clanique, éternel recommencement…, l'opposition n'a pas lésiné sur les mots pour qualifier la démarche du pouvoir, tout en doutant de ses intentions quant à mettre en œuvre un véritable processus de réformes qui aboutirait à une rupture avec le système actuel. Les partis de l'opposition mettent, en effet, en avant un problème de confiance entre le régime en place et les Algériens, avertissant sur les dangers d'une telle attitude sur la stabilité du pays.
Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du FFS / "On est toujours dans le cercle de l'alternance clanique"
La candidature d'Abdelaziz Bouteflika au scrutin présidentiel d'avril 2018 ne constitue guère une surprise pour le FFS, a estimé hier Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle. "On l'a dit depuis longtemps, il est là, pour un mandat à vie. Sauf avènement d'autres circonstances", a déclaré, à Liberté, M. Laskri qui rappelle que lors de son dernier conseil national, le parti a qualifié cette élection de "verrouillée. Elle n'est ni libre, ni démocratique, ni ouverte à la compétition". Il ajoute que la position du FFS était claire dès le départ sur cette question. "Peut-être que beaucoup de gens ne nous ont pas compris quand on a affirmé que depuis 1962, rien n'a changé. On est toujours dans le cercle de l'alternance clanique. À mon avis, ce scrutin va passer comme une lettre à la poste. C'est le candidat du système qui va sortir", soutient-il. Concernant les réformes annoncées dans la lettre de candidature programme de Bouteflika, Ali Laskri pense que ce sont des promesses électorales qui ne seront pas tenues. "Ce système a toujours fonctionné de cette manière et ça n'a pas changé. En 2011, Bouteflika a aussi parlé de réformes et de tab djenana et ça dure encore." Le FFS remet sur la table,
sa proposition de reconstruction d'un consensus national se soldant par une Assemblée nationale constituante souveraine librement élue par les Algériens. "C'est la seule solution pour se projeter et aboutir à un changement radical", assène Ali Laskri.

Nissa Hammadi
Louisa Hanoune, sg du parti des travailleurs : "Je ne crois pas au sauveur suprême"
"Ce système doit partir. Le statu quo est impossible au risque de voir le sang des Algériens couler", a mis en garde, hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), en réaction à la lettre de candidature de Bouteflika.
"Je ne crois pas au sauveur suprême, à quelqu'un qui joue le rôle de Bonaparte. Le pays a besoin de vraies réponses aux problèmes socioéconomiques et de plus de liberté. On a besoin aussi de clarifier les responsabilités et les prérogatives des institutions, d'un changement de système dans sa globalité et non seulement des hommes", assène Louisa Hanoune.
"Il y a, dit-elle, une absence totale de l'effectivité des lois,
y compris la Constitution. Le peuple doit reprendre son destin en main avant que se produise l'irréparable à force de trop tirer sur la corde", avertit Louisa Hanoune, qui qualifie de "bizarre" la proposition de Bouteflika d'organiser, au courant de l'année 2019, s'il est élu, une conférence nationale réunissant tous les acteurs
de la scène politique et de la société civile. Car, argumente-elle, "en tant que Président en exercice, il a la prérogative de régler les choses sans attendre le prochain mandat".
Le contenu de la lettre de candidature programme de Bouteflika ne correspond pas, selon elle, aux attentes du pays "qui mène actuellement une politique de classe". Hanoune invite l'ensemble des candidats au scrutin présidentiel à présenter des programmes qui répondent aux vraies aspirations du peuple, tout en réitérant la proposition de son parti d'organiser une Assemblée constituante et des élections législatives anticipées.
N. Hammadi
Soufiane Djilali, président de Jil Jadid : "C'est un affront aux Algériens"
Le président de Jil Jadid et coordinateur national de Mouwatana, Soufiane Djilali, a estimé que l'annonce du 5e mandat "est extrêmement grave". Il a souligné que "le pouvoir, qui fait l'affront aux Algériens de leur imposer un homme ‘presque vivant', ne permettra aucune compétition électorale", ajoutant qu'"il n'y a plus aucun espoir, pour celles et ceux qui aspiraient à un changement pacifique par les urnes". Le chef de Jil Jadid affirme que cette volonté d'imposer une autre mandature pour Bouteflika "entraînera le pays dans une phase qui annonce des troubles, des confrontations et des dérives sécuritaires à la hauteur de la folie du régime", accusant "Bouteflika, sa famille, Gaïd Salah, Ouyahia, Sellal, Sidi-Saïd et tous les autres, bien trop nombreux, dont la cupidité n'a d'égale que leur larbinisme", de commettre, "encore une fois, une forfaiture dont les conséquences seront dramatiques".
M. Djilali estime que "leur responsabilité est entière" dans la situation qui découlera de cette décision, ajoutant que "les Algériens maudiront ces hommes sur plusieurs générations, pour leur malfaisance et pour la trahison qu'ils ont commise à l'égard de la nation". Concernant la conférence nationale que le président-candidat annonce comme projet pour sa 5e mandature, Soufiane Djilali dit qu'elle sera "un grand carnaval" avec lequel "il va appâter ceux qui se laissent prendre". Il considère que les annonces de changements constitutionnels ne seront qu'"un ajustement à la taille de M. Bouteflika", avec "les applaudissements d'une pseudoclasse politique". Pour le chef de Jil Jadid,
"il n'y aura rien de nouveau sous le soleil de l'Algérie avec ce régime".
M. Mouloudj

Parti El-Adala, présidé par Abdallah Djaballah : "Le régime veut un mandat à vie"
L'annonce officielle de la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat n'a pas été une surprise pour la direction d'El-Adala, présidé par Abdallah Djaballah.
"Nous l'attendions. C'est un fait accompli", a réagi Lakhdar Benkhelaf, membre de l'exécutif du parti.
Le parlementaire suppose que le chef de l'Etat, qui prétend succéder à lui-même pour la énième fois, propose une révision constitutionnelle pour donner un cadre légal à sa volonté et à celle de son entourage de demeurer indéfiniment au sommet de l'Etat. "Le régime veut un mandat à vie. Le changement n'aura pas lieu", a-t-il commenté, désabusé. Pour notre interlocuteur, le bruit fait autour du report de l'élection présidentielle, puis l'organisation d'une conférence nationale qui réunirait tous les acteurs politiques et de la société civile, a servi à donner une enveloppe formelle à la déclaration de candidature. "Nous ne pouvons pas prendre de position, maintenant, par rapport à cette conférence. De toute manière, c'est juste fait pour capter l'intérêt de l'opinion publique et justifier le cinquième mandat", a relevé M. Benkhelaf. "Nous avons requis ce que le chef de l'Etat propose aujourd'hui, sans rien obtenir", a-t-il rappelé.
"Il a eu vingt ans pour engager ces réformes, mais il n'a rien fait", a-t-il asséné, pour montrer qu'au sein de sa famille politique, on ne donne pas grand crédit aux promesses contenues dans la déclaration de candidature d'Abdelaziz Bouteflika. "Au sein d'El-Adala, nous sommes contre le cinquième mandat", a-t-il réitéré. Le parti poursuit ses consultations autour de sa proposition de présenter, à l'élection présidentielle, un candidat unique de l'opposition ou boycotter carrément le scrutin.
Souhila H.
bureau exécutif du msp : Mise en garde contre le fait accompli
Sans s'opposer à la candidature du président Bouteflika, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) rejette, néanmoins, "dans la forme et dans le fond" la lettre programme rendue publique par le clan présidentiel qu'il juge "contraire" à son projet de "consensus national". Dans un communiqué rendu public, hier, à l'issue de la réunion de son bureau exécutif, le parti d'Abderrezak Makri reproche, dans la forme, le caractère "unilatéral" de la proposition du Président candidat pour la tenue d'une conférence nationale. Le MSP réclame que l'opposition soit considérée comme "un partenaire pour concrétiser les étapes du consensus et des réformes par le biais d'un gouvernement consensuel". S'agissant du contenu du message présidentiel, le MSP regrette que ce dernier "ne contienne pas les idées de base présentées dans (son) initiative, notamment la mise en place d'une commission électorale nationale indépendante (…)". Le MSP met, ainsi, en garde contre "la politique de l'hégémonie et l'imposition du fait accompli ainsi que sur l'utilisation des moyens de l'Etat pour casser la volonté des patriotes honnêtes, diluer les vrais projets patriotiques et décourager les forces vives dans le contexte actuel dangereux".
F. A.


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