Les prétendants à l'élection présidentielle du 17 avril prochain se retirent l'un après l'autre. La candidature du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, semble avoir mis fin à l'enthousiasme et à l'engouement suscité par ce scrutin, qui restera assurément dans les annales de l'histoire politique du pays. Des quelque 140 candidats à la candidature, il n'y en a que quatre qui ont officiellement déposé leurs dossiers au Conseil constitutionnel. Il s'agit du président du Front national algérien (FNA) Moussa Touati, de la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune, du président du Rassemblement algérien (RA) Ali Zaghdoud, du président du Front El Moustakbal (FM) Abdelaziz Belaïd. En rempilant pour un quatrième mandat, le Président sortant a refroidi les ardeurs de nombreux postulants qui croyaient pouvoir participer à la première élection ouverte depuis l'existence du multipartisme. Ainsi, le premier à annoncer son retrait de la course est l'expert en finances Kamel Benkoussa. Une annonce qu'il a choisi de faire du cimetière El Alia pour, avait-il dit, prendre «à témoin» les martyrs dont le sang a été versé pour ce pays. Quelques jours plus tard, Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid, a exprimé son refus d'être l'alibi d'une élection présidentielle jouée d'avance et totalement fermée. Soufiane Djilali a souligné l'inexistence d'un processus électoral, mais plutôt «un processus de coup d'Etat». Cet ex-candidat à la candidature regrette que l'Algérie devienne la «risée du monde» avec «un Président impotent». Pas que lui. Première personnalité à déclarer sa candidature, Ahmed Benbitour a fini, lui aussi, par y renoncer ; il a annoncé hier son retrait officiel de ce processus électoral, refusant de crédibiliser un scrutin truqué d'avance. Benbitour se solidarise ainsi avec le «groupe des 20» qui appelle à un boycott massif. Le même jour, le général à la retraite Mohand Tahar Yala s'est retiré, appelant à l'arrêt du processus électoral. Ces désormais ex-candidats à la présidentielle appellent tous à la mobilisation citoyenne pour aller vers une transition démocratique. Par leur renoncement à la participation au scrutin du 17 avril, ils contribuent à l'élargissement et au renforcement du front du boycott, qui compte une vingtaine de partis dont le RCD, le MSP, Ennahda, El Islah et Jil Jadid. Ali Benflis, candidat indépendant, maintient quant à lui sa candidature, prenant ainsi le risque de revivre, à nouveau, le triste face-à-face de 2004 avec le candidat Bouteflika.