Les Etats-Unis et leurs alliés, soutiens du président du Parlement qui s'est autoproclamé chef d'Etat par intérim au Venezuela, Juan Guaido, ont annoncé, jeudi, avoir collecté 100 millions de dollars pour une aide humanitaire à destination des Vénézuéliens, ont rapporté les agences de presse. "Jeudi, 25 pays, unis lors de la conférence sur l'assistance humanitaire au Venezuela, organisée par l'OEA, ont promis 100 millions de dollars", a twitté John Bolton, conseiller à la sécurité du président américain Donald Trump, à l'issue d'une réunion de l'Organisation des Etats américains (OEA) à Washington. "Ces fonds iront directement à des centres de collecte d'aide installés près des frontières du Venezuela, au Brésil, en Colombie et sur l'île néerlandaise de Curaçao", a précisé David Smolanksy, coordinateur d'un groupe de travail de l'OEA sur les migrations et les réfugiés du Venezuela. Plus tôt dans la journée, les Pays-Bas avaient indiqué, via un tweet de leur ministre des Affaires étrangères Stef Blok, avoir décidé de faciliter la création d'un centre d'aide humanitaire à Curaçao, en étroite coopération avec le président par intérim du Venezuela, Guaido, et les Etats-Unis. Maduro refuse pour l'heure toute aide. Le président socialiste, successeur de Hugo Chavez (1999-2013), voit dans le discours humanitaire un prétexte pour préparer une intervention militaire des Etats-Unis. Ce plan d'intervention sous-couvert d'ingérence humanitaire a été utilisé en 2011 pour intervenir en Libye, pour obtenir les résultats que l'on connaît depuis. Nicolas Maduro considère ainsi M. Guaido comme une marionnette à la solde de Washington, dont le président Donald Trump est déterminé à ramener les pays d'Amérique du Sud plus à droite pour pouvoir réimplanter les Etats-Unis dans ce continent. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Jorge Arreaza, a dénoncé ce forcing de la part de Juan Guaido. "Il n'y a qu'un gouvernement au Venezuela et on ne peut lui imposer des ultimatums", lui a rétorqué, jeudi, Jorge Arreaza, entouré de diplomates d'une quinzaine de pays, dont la Russie, la Corée du Nord ou l'Iran, désireux de défendre les principes de la Charte des Nations unies, actuellement violés selon eux. Ainsi, à défaut de pouvoir mener une intervention militaire, les Etats-Unis et leurs alliés jouent à fond la carte de l'humanitaire. L. M./Agences