Le procès en appel des trois Ahmadis, un couple d'Ouzellaguen et un citoyen de Tichy, s'est ouvert, tard dans la journée d'hier, à la cour d'appel de Béjaïa. C'est la dernière affaire jugée par cette cour d'appel. Après l'audition des trois accusés par le juge, le procureur de la République a requis une année de prison ferme pour les deux hommes et six mois de prison ferme pour la femme. La défense des accusés est assurée par un trio d'avocats de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh), Me Chiter Abdelwahab du bâtonnat de Béjaïa, et les maîtres Houali Kader et Dekkal Sofiane du bâtonnat de Tizi Ouzou. La défense a axé sa plaidoirie sur la liberté de conscience garantie par la Constitution. En effet, la Constitution garantit la liberté du culte, mais ce principe a été rarement respecté. Les Ahmadis sont poursuivis pour la pratique d'un autre rite musulman autre que le malékite largement répandu en Algérie. Les Organisations de défense des droits de l'Homme considèrent, d'ailleurs, leur arrestation et leur incarcération comme une persécution et ont régulièrement appelé à leur libération et au respect de leur pratique religieuse. En outre, elle a plaidé pour le caractère pacifique de ses clients. Ainsi, les avocats ont demandé "l'acquittement et l'annulation du premier jugement" de leurs mandants. À l'issue du procès, le juge a renvoyé le verdict à dimanche prochain. "Dans le pire des cas, le juge retiendra la peine prononcée en première instance. Trois mois de prison avec sursis", ont déclaré les avocats. À rappeler qu'en première instance, le tribunal d'Akbou a prononcé une peine de prison par défaut de trois mois de prison avec sursis et 20 000 DA d'amende pour chacun des prévenus. Un jugement auquel le procureur de la République a fait appel et les prévenus une opposition. L. OUBIRA