Le gabionnage des différents oueds qui traversent la wilaya de Bouira se fait toujours attendre, et ce, en dépit des engagements pris par les responsables locaux, notamment les services des APC, ainsi que ceux de la direction des ressources en eau (DRE). En effet, le 12 janvier dernier, le pire a été évité de justesse au niveau de la localité d'Ouled Bellil, à la périphérie de Bouira, où des dizaines de familles vivant à proximité de l'oued Dhous, ont été submergées par les eaux. Ce drame aurait très bien pu être évité si les pouvoirs publics avaient pris l'initiative de gabionner les rives de cette rivière. Pratiquement le scénario risque de se reproduire au niveau de la commune d'Ath Mansour, sise à 60 kilomètres à l'est de Bouira, où la menace des crues dévastatrices plane sur les riverains de l'oued Iwakoren et leurs terres. A cet effet, l'association sociale Tidukla d'Ath Mansour, vient d'interpeller le premier magistrat de la wilaya via une requête dont Liberté a été destinataire, afin de précéder "en urgence" au gabionnage des berges de cette rivière. Selon les requérants, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région ont causé des dégâts à leurs vergers, situés au niveau la zone connue sous le nom de Arafou à Ath Mansour, ainsi que leurs milliers d'oliviers se trouvant à côté de cette rivière. "Ces terres fertiles qui longent l'oued Iwakoren sont des biens inestimables. Ils nous ont été légués par nos valeureux ancêtres depuis des lustres. Plusieurs familles y cultivent les produits du territoire et améliorent un tant soit peu leur pouvoir d'achat", notent les rédacteurs dudit document. Pour mieux mettre en relief la gravité de la situation, les membres de cette association indiquent, dans leur missive, que des pans entiers de leurs terres ont été emportés et des dizaines d'oliviers ont été déracinés. Selon les pétitionnaires, les propriétaires terriens fulminent : "Nous avons subi d'énormes dégâts sans avoir les autorités à nos côtés." Toujours selon l'association Tidukla, qui rapporte les propos des propriétaires, ces derniers s'interrogent ainsi : "Pourquoi cette indifférence ? À qui profite l'effacement de nos terres agricoles de la carte géographique de notre chère Algérie ? Qui pourra donc répondre à notre cri de détresse ?" Un peu plus loin dans ledit document, les membres de cette association précisent que "plusieurs parcelles de terrain sont sérieusement menacées de disparition dans la mesure où les autorités compétentes n'agissent pas à temps ; et la solution la plus adéquate dans ce cas est de procéder au gabionnage le long des deux berges pour empêcher le lit et le cours de la rivière de prendre de l'ampleur en rognant des terres". De ce fait et d'après les requérants, l'implantation d'un gabionnage est une "urgence capitale" dans cette zone vulnérable, pour pouvoir, selon eux, préserver ces terres agricoles, ces oliviers et cette unique zone de verdure avant qu'elle se transforme en un désert. À titre indicatif, la DRE de Bouira a procédé depuis 2014 au gabionnage de certains oueds de la région, pour un volume global de 466 000 m3, ce qui est dérisoire selon nombre des spécialistes.