à l'est de Béjaïa, la mobilisation pour le rejet du système et du 5e mandat s'amplifie de jour en jour. Après les lycéens d'Aokas qui ont battu le pavé lundi dernier pour dire "non à un nouveau mandat pour Bouteflika", hier, c'était au tour des lycéens de Melbou, de Souk El-Tenine et de Kherrata, ainsi que de la population de la daïra d'Aokas de sortir dans la rue pour exprimer leur rejet de la reconduction du chef de l'Etat et appeler au changement pacifique du système politique. En effet, à Melbou, à une quarantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, tôt dans la matinée d'hier, une centaine de lycéens ont déserté les bancs de l'établissement pour se diriger vers le collège de la localité où ils ont fait sortir les collégiens avant d'entamer une marche vers la localité voisine de Souk El-Tenine. Les grappes de jeunes manifestants, bradissant des pancartes, ont longé la RN43 reliant la commune de Melbou au chef-lieu de la daïra scandant "Non au 5e mandat", "Pouvoir assassin"... Arrivés à Souk El-Tenine, les protestataires ont été rejoints par les lycéens et les collégiens de la localité où une marche commune a été entamée vers Aokas. Drapeaux algérien et berbère en main, les chérubins ont, tout le long de l'itinéraire, scandé des slogans hostiles au pouvoir et à un nouveau mandat pour le Président sortant. "Bouteflika dégage !", "La lil3ouhda el-khamissa" sont les slogans scandés avant que la procession ne fasse jonction avec les manifestants ayant pris part à la marche que la population d'Aokas a organisée pour le même motif. La même journée à Kherrata, où la première marche contre le 5e mandat a été organisée, les lycéens et les collégiens sont sortis à leur tour pour dire non à un nouveau mandat pour Bouteflika. De nombreux collégiens et lycéens ont arpenté, dès la matinée, les rues de la ville en scandant "Non au 5e mandat" avant de se disperser dans le calme. à Aokas et à la suite d'un appel lancé sur les réseaux sociaux, des milliers de personnes sont sorties pour exprimer leur rejet du système et pour dire non à un nouveau mandat pour Bouteflika. Après un rassemblement tôt dans la matinée sur la placette Katia-Bengana, la marche s'est ébranlée vers 10h du matin. Citoyens issus des deux communes d'Aokas et de Tizi N'berber, jeunes et moins jeunes et même des parents accompagnés de leurs enfants, ont emprunté l'axe principal du village sous des cris hostiles au pouvoir et au 5e mandat. "Pouvoir assassin", "Non au 5e mandat", "On en a marre de ce pouvoir" ont été entre autres les slogans scandés par les manifestants. La foule, nombreuse, s'est dirigée vers la Rn9 qu'elle a longée avant de remonter vers le siège de la daïra. Emblème national et drapeau berbère déployés, les manifestants ont brandi des banderoles pour rappeler leur rejet du 5e mandat et appeler "à un changement radical". Au siège de la daïra où un rassemblement a été improvisé, un organisateur a pris la parole pour rappeler les mots d'ordre de la protestation et appeler à la poursuite de la mobilisation. L'orateur, qui a invité les manifestants à prendre part massivement à la marche prévue ce vendredi au chef-lieu de la wilaya, a conclu en remerciant les citoyens qui ont répondu à l'appel, avant que ces derniers ne se dispersent dans le calme.