Quelque 10 000 Annabis ont marché hier pour dire non au 5e mandat pour Bouteflika. Venus comme vendredi dernier de tous les quartiers, y compris de Sidi Amar, d'El Bouni, d'El-Eulma et même de plus loin, les manifestants se sont regroupés sur le cours de la Révolution où ils ont entonné des chants patriotiques en brandissant l'emblème national. Cela avant d'entamer leur marche vers le siège de la wilaya en reprenant en chœur : "Non au 5e mandat !", "Jamhouria laïssat mamlaka !", "Ouyahia arhal !" et "Pouvoir assassin !" Des slogans auxquels est venu s'ajouter avec insistance "FLN dégage !". Des témoins rapportent que des groupes de jeunes auraient tenté de s'en prendre au "Chicha Club" du député Tliba Bahaeddine, mais qu'ils en ont été dissuadés par les organisateurs du mouvement. La harga, la mal vie des chefs de famille qui n'arrivent plus à assurer le minimum vital aux leurs et l'arrogance des nouveaux riches à l'endroit du petit peuple sont autant de motifs invoqués par les marcheurs de ce vendredi pour dire non au régime en place. "L'ère Bouteflika est terminée, pour nous, il est pris en otage et plus personne ne pourra continuer à utiliser son image. Nos dirigeants ont montré leur incapacité à gérer le pays, durant ces deux dernières décennies, et nous leur demandons de céder la place à des gens plus à même d'exploiter ses compétences et ses richesses. Nous voulons un changement radical, et nous y arriverons, car c'est la volonté de tout un peuple", lance, avec véhémence, un manifestant.