Les autorités soudanaises ont multiplié les opérations d'arrestation dans les milieux des manifestants et militants de l'opposition, depuis l'instauration de l'état d'urgence la semaine dernière par le président Omar al-Bachir. Les pages facebook des organisations menant actuellement le mouvement de fronde, notamment l'association des professionnels soudanais, indiquaient hier des arrestations ciblées durant la nuit. De nombreux domiciles ont fait l'objet d'opérations policières visant des militants, ajoutent les mêmes sources. Mais le porte-parole officiel de la police soudanaise, Hicham Ali Abderrahmane, a indiqué hier que "la situation a été relativement calme durant la nuit dans le gouvernorat de Khartoum", avant d'ajouter que "des manifestations ont été dispersées par les forces de sécurité, qui ont dû utiliser les grenades pour disperser les manifestants". Par ailleurs, les associations soudanaises engagées dans le mouvement de contestation ont publié vendredi un calendrier hebdomadaire des manifestations par professions. Des groupes de femmes ont utilisé leurs réseaux sur facebook pour dénoncer les membres des services de sécurité coupables de violences à l'encontre des protestataires. La protestation contre le régime d'Al-Bachir a gagné hier Bruxelles, où des milliers de Soudanais, arborant les drapeaux de leur pays, ont manifesté bruyamment devant le siège de l'Union européenne. Selon les vidéos postées sur facebook, ils étaient nombreux à avoir rallié la capitale belge en provenance d'autres pays européens. Rappelons que des manifestations antigouvernementales secouent le Soudan depuis le 19 décembre 2018. Selon un bilan officiel, 31 personnes sont mortes depuis le début des manifestations. Human Rights Watch (HRW) évoque le chiffre de 51 morts.