Etudiants et lycéens ont donné du fil à retordre aux forces de l'ordre toute la journée d'hier à Alger-Centre où ils ont manifesté contre le 5e mandat pour Bouteflika. La chasse aux manifestants, hier, par les forces de l'ordre a duré de 10h à 18h. La foule était estimée au moment fort de la manifestation à plus d'un millier d'individus. Les multiples tentatives de la police de les disperser n'ont pas abouti malgré l'usage des bombes lacrymogènes. Plusieurs interpellations ont été cependant enregistrées. Aux slogans devenus célèbres depuis le début des manifestations contre le 5e mandat et le système en général, les étudiants ont apporté leur propre touche : "Les étudiants sont conscients", "Le peuple est la source du pouvoir", "Rendez-nous l'Algérie", ou encore "Si vous avez des millions, nous, nous sommes des millions". Partageant le même combat, riverains et passants n'ont pas manqué d'apporter leur soutien aux manifestants. En effet, des youyous ont fusé des immeubles, des boulevards et des rues sillonnés par les étudiants. Ils étaient, d'ailleurs, des centaines venus de la Faculté des sciences sociales de Bouzaréah, de l'ex-Faculté de droit de Ben Aknoun et de la Faculté de droit à Saïd-Hamdine, ainsi que de la Faculté de médecine pour observer des sit-in à l'intérieur des campus avant de tenter une action de rue pour rejoindre le Conseil constitutionnel. C'était peine perdue, ils ont été empêchés par d'impressionnants dispositifs sécuritaires stationnés devant les facultés. Seulement quelques dizaines d'étudiants de Bouzaréah ont pu "s'évader" et tenter de rejoindre l'ex-Faculté de droit de Ben Aknoun et entreprendre une marche vers le Conseil constitutionnel situé à quelques encablures. À Chevalley où les étudiants avançaient vers Ben Aknoun, c'est à coups de gaz lacrymogènes que la police a réussi à les repousser, puis ils ont rebroussé chemin pour procéder à une autre tentative par le Complexe sportif du 5e Juillet. Pour les quelques étudiants de la Faculté de médecine, qui ont réussi à s'approcher du siège du Conseil constitutionnel, ce sont des canons à eau que la police a opposés à ces téméraires. D'autres universités, notamment celle de Bab Ezzouar (USTHB) et la Faculté centrale, ont également tenté des actions de rue. F. A./M. M.