La marche contre le 5e mandat, hier, à Annaba, a été grandiose, gigantesque. Comme ils l'ont fait vendredi dernier et le vendredi d'avant, hommes et femmes, dont plusieurs étaient accompagnés de leurs enfants, ont tenu à être du rassemblement et pour dire haut et fort "Non au 5e mandat" et avec plus d'insistance cette fois : "Echaâb yourid isqat ennidham" (le peuple veut la chute du système) et "FLN dégage !". Les manifestants, arborant drapeaux et banderoles, ont haussé le ton pour répondre à la lettre du Président candidat et signifier une fin de non-recevoir aux promesses de réformes que celle-ci contient. Le slogan "Bouteflika Mayiwalich" (Bouteflika ne reviendra pas) a été maintes fois repris par la vague humaine qui a déferlé sur le centre-ville d'Annaba, avant de se diriger vers le boulevard du 1er-Novembre, et plus loin, jusqu'à la Corniche. D'anciens élus, notamment connus pour leur opportunisme et leur accointance avec les milieux des affaires, comprenant le message, ont vite fait de se dérober à la vue des manifestants. À la plage Fellah-Rachid, près d'un millier de femmes drapées dans l'emblème national ont, elles aussi, défilé pour dire "barakat" au règne de Bouteflika. Jeunes et moins jeunes, ces femmes, des fleurs à la main et poussant des youyous, ont tenu à rappeler le caractère pacifique de la marche en clamant "Silmya silmya ! Khaoua khaoua !" en direction des policiers qui encadraient cette longue procession.