Le collectif Nabni qualifie la démarche proposée par le chef de l'Etat pour conduire la transition démocratique d'"illégitime" et d'"anticonstitutionnelle". Dans un communiqué publié jeudi, Nabni rappelle que le peuple algérien appelle massivement, et de manière pacifique, à une transition démocratique depuis la journée historique du 22 février 2019. "La lettre du président de la République sortant propose de débuter ce processus par une violation de la Constitution en imposant la prolongation sine die du mandat présidentiel actuel", relève Nabni, une initiative née en avril 2011 avec l'ambition de contribuer au débat public par des propositions originales, afin que "notre Algérie soit bâtie sur de nouvelles idées". Pour le collectif Nabni, "décréter que la transition serait conduite sous le patronage du Président actuel et des personnalités qu'il désigne rend la démarche proposée illégitime". Nabni prend acte "de cette décision anticonstitutionnelle qui va à l'encontre d'un réel changement démocratique à travers un processus satisfaisant la volonté populaire et portée par des figures indépendantes de l'actuelle équipe dirigeante". Le collectif annonce qu'il ne reconnaît pas de légitimité à ce processus anticonstitutionnel qui nie les principes fondamentaux de l'Etat de droit qu'il appelle de ses vœux depuis sa création. Nabni estime qu'il est urgent de construire avec les différentes parties prenantes — il inclut notamment les partis politiques, les représentants de la société civile et en particulier les jeunes et les institutions — une solution qui respecte la souveraineté populaire. "Conformément à notre déclaration du 28 février 2019, le collectif ne ménagera aucun effort pour accompagner la transition démocratique, notamment sur les questions de l'Etat de droit, de la gouvernance et des contre-pouvoirs citoyens, dans un cadre légitime, et qui réponde aux aspirations exprimées par le peuple algérien", conclut le communiqué. Meziane Rabhi