La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, essentiellement formée par l'ex-rébellion), a décidé ce week-end de suspendre sa participation aux travaux de concertation, dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger. La CMA dénonce les décisions unilatérales concernant certaines actions qui devraient être prises, selon elle, dans le respect de l'accord conclu en mai-juin 2015. "La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) informe l'opinion nationale et internationale qu'elle a pris connaissance à travers les réseaux sociaux, de décisions capitales qui devraient concerner toutes les parties à l'accord ; ceci malgré l'existence d'un cadre de concertation entre parties signataires, sous l'égide du ministre chargé de la Coordination des actions gouvernementales pour la mise en œuvre de l'Accord", affirme la CMA dans un communiqué rendu public sur les réseaux sociaux. "Ces décisions concernent l'arrêté créant les bataillons d'unités spéciales dont les contours ont été esquissés dans le relevé des conclusions au cours de l'atelier de haut niveau tenu en décembre 2018", a-t-elle expliqué, en faisant aussi référence au décret instituant une opération militaire qui couvre l'ensemble des régions de l'Azawad. Et d'expliquer : "Ce décret qui permet le redéploiement des forces armées non encore reconstituées est une violation des dispositions de l'accord issu du processus d'Alger et du cessez-le-feu du 23 mai 2014 signé sous l'égide de l'Union africaine." Ce pourquoi l'ancienne rébellion a annoncé son retrait temporaire des discussions jusqu'à ce que ces décisions soient annulées. "Ces décisions unilatérales interviennent au moment où la CMA affiche sa volonté en présentant un ensemble de propositions pragmatiques pour accélérer la mise en place de l'armée reconstituée à redéployer et l'opérationnalisation des bataillons MOC de Gao, Tombouctou et Kidal à l'issu du DDR accéléré pour faire face à leurs missions", regrette la CMA.