à l'appel du Collectif des journalistes et correspondants de la wilaya de Tizi Ouzou, un rassemblement de protestation a été organisé, hier, sur la place de la Liberté de la presse, pour revendiquer "un changement radical du système et l'instauration d'une véritable démocratie", "pour une presse libre et libérée de tout chantage et de toute censure" et, dans le même sillage, dénoncer "la violation de la Constitution". La manifestation à laquelle ont pris part de nombreux journalistes et correspondants de presse, publique et privée, ainsi que des avocats, des syndicalistes, des élus et des citoyens a débuté par une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs de la démocratie et s'est poursuivie avec une prise de parole et la lecture d'une déclaration par laquelle la corporation de la presse a réitéré son engagement "au même titre que l'ensemble des segments et franges de la société. Les journalistes restent mobilisés et engagés pour mettre fin à ces pratiques autoritaristes qui ont plongé le pays dans une crise multidimensionnelle et une impasse historique, empêchant l'émergence d'une véritable démocratie". Tout en saluant cette mobilisation populaire et pacifique, le Collectif des journalistes a dénoncé la persistance du pouvoir "dans sa fuite en avant et qui rame à contre-courant de la volonté populaire". "Les propositions préconisées pour sortir de l'impasse induite par sa propre gouvernance, loin de constituer une solution, s'inscrivent même aux antipodes de l'intérêt suprême du pays et de la société", lit-on dans la déclaration des journalistes qui rappellent ensuite que leur action "n'est pas seulement un rejet du simulacre de solution proposé par le pouvoir, et disqualifié par la formidable et historique mobilisation du 15 mars dernier, mais aussi et surtout la réaffirmation de notre détermination à rester mobilisés aux côtés du peuple pour le changement radical du système et l'avènement d'un véritable Etat démocratique qui consacre le respect des libertés publiques et où la liberté d'expression retrouvera toute sa place". Les différents intervenants à ce rassemblement dont le P/APW de Tizi Ouzou, Youcef Aouchiche, Me Hakim Saheb, le député Mohand-Arezki Hamdous et le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, ont, successivement, salué l'engagement des journalistes aux côtés des concitoyens pour la consécration effective d'un Etat de droit, l'édification d'une deuxième République et le départ du système en place. K. Tighilt