Les initiatives pour le changement démocratique réclamé par le peuple commencent à voir le jour. Parmi ces dernières, il y a celle intitulée "Plateforme pour le changement", lancée à l'occasion du quatrième vendredi des manifestations populaires. Publiée sur la page Facebook "CNC-DZ" (Coordination nationale pour le changement), expliquent les initiateurs, "est le fruit d'un débat de plusieurs semaines et de réunions entre les jeunes Algériens préoccupés au premier plan par l'avenir de l'Algérie indissociablement lié à leur propre avenir. Elle résume et synthétise les avis et points de vue exprimés par la majorité des participants au débat et prend également en compte les propositions avancées et les points de vue exprimés par d'autres acteurs politiques et de la société civile sans exclusion". Pourquoi les auteurs refusent-ils à présent de révéler leur identité ? "La raison est que nous souhaitons qu'ils apparaissent tous en même temps, afin qu'elle ne soit pas attribuée à des personnes ou organisations en particulier. Nous assurons à nos concitoyens que nous publierons bientôt les noms des personnalités et des organisations supportant cette initiative, qui, nous l'espérons, recevra votre soutien aussi bien pour son contenu que pour les figures qui la soutiennent", expliquent-ils dans un post sur la même page. Parmi les premiers signataires figurent Zoubida Assoul, présidente de l'UPC, Mohcine Belabbas, président du RCD, Karim Tabbou, président du parti non agréé UDS, l'avocat et défenseur des droits de l'Homme, Mustapha Bouchachi, Ali Benouari, Samir Bouakouir, ou encore les deux anciens du FIS dissous, Mourad Dhina et Kamel Guemazi. Contacté par téléphone hier, Karim Tabbou, qui confirme avoir signé cette plateforme, a souligné que l'identité des signataires ne pose pas de problème. "En voyant le contenu, je ne peux qu'être d'accord avec cette initiative, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, tant qu'elle est proposée dans le sens du changement pour faire évoluer le débat sur la transition." Pour lui, "aujourd'hui, on a besoin de toute l'élite, qu'elle soit politique ou universitaire, pour dégager des perspectives pour le pays". Il refuse de s'inscrire dans une logique d'alliance d'appareils. "Je ne suis pas dans une logique d'alliance d'appareils, ni de constitution de groupe. Je suis dans une logique d'adhésion à un projet. Tous les projets qui seront posés sur la scène et qui apportent un souffle et des idées nouvelles dans le sens de permettre au mouvement populaire d'aller de l'avant sont les bienvenus", s'est-il défendu. Ouverte aux organisations de la société civile, ainsi qu'aux partis et aux personnalités, précisent ses initiateurs, la CNC sera "un espace d'échanges, de concertation et de coordination pour mettre en œuvre la présente plateforme". Les entités affiliées à la CNC, ajoutent-ils, "gardent leurs autonomie et liberté d'action tout en s'engageant à être aux côtés du peuple et à soutenir ses revendications légitimes". Farid Abdeladim