Dans les révolutions, il y a ceux qui les font et ceux qui en profitent ! Dans les rues algériennes, des millions de jeunes algériens manifestent pour le changement et dans les salons de Londres et sur le plateau d'El-Magharibia, les anciens du FIS tentent de surfer sur la vague pour récupérer politiquement ce mouvement et l'instrumentaliser au service de leurs intérêts. Tous les analystes partagent le point de vue que les anciens cadres du FIS ou du moins ce qui reste sont à l'affût pour tenter de récupérer les gigantesques manifestations populaires ! Bien au contraire, si cette jeunesse qui acclame un changement pacifique loin de toute politique et croit que le Fis a disparu ou il appartient « au passé », les voix de la chaine de Abbasi Madani ‘' EL-Magharibia'' et les discours haineux incitant à la rébellion des leaders du Front islamique du Salut (FIS dissous), tels que Larbi Zitout, Mourad Dhina et Kamel Guemazi , le co-leader historique du Front islamique du salut, Ali Belhadj, qui continue imperturbablement à guerroyer depuis Alger pour rebondir sur le trône du mouvement populaire. Ne pas calculer le mouvement de l'opposition islamiste radicale agressive, aujourd'hui en pleine reconstruction au sein du mouvement Rachad dirigée par l'ancien terroriste Mourad Dhina, c'est oublier toute une décennie de sang et de massacres. Si la protestation consensuelle et unitaire du « dégagisme » cédera inéluctablement la place aux dépouilles des extrémistes islamistes, on assistera au futur à la résurrection de l'ex-FIS. Les exemples ne manquent pas , on l'a dit, les soulèvements populaires qu'ont vécu plusieurs pays , voisins de l'Algérie, si différents que soient leurs scènes politiques respectives, ont ensuite permis de « mettre à jour » cette tendance : en Tunisie comme en Egypte, tous les premiers scrutins consécutifs aux Printemps arabes ont confirmé le retour de ce courant. En Egypte, les frères musulmans et en Tunisie le mouvement Ennahda. Au Liban, ou encore en Irak, les mobilisations alternatives, ont clairement enfanté des ‘' islamistes au pouvoir ''. Les lieutenants d'Abassi Madani ne s'affaiblissent pas, ils ont du souffle, et ils sont en quête de se positionner dans le mouvement populaire pour jouer un rôle dans le paysage électoral algérien de demain ! Il est bien évidemment prématuré de le dire avec précision. Mais tout porte à croire que la participation des islamistes radicaux, en hibernation depuis presque 30 ans auront donc un rôle à jouer dans le paysage politique algérien, c'est une évidence incontournable. Face à la (possible) échéance démocratique, les extrémistes islamistes sont plus que jamais aujourd'hui à l'heure de la participation. L'appel de la « Coordination nationale pour le changement » (CNC) lancé le 15 mars dernier, signé par les anciens cadres du FIS, Mourad Dhina(FIS) et Kamel Guemazi (FIS) a piégé les « démocrates » de l'opposition tels que Zoubida Assoul(Mouawatana), Mohcine Belabes(RCD), Ali Benouari (ex-ministre), Mustapha Bouchachi(LAHHD) et Karim Tabou(UDS), qui ont apposé leurs signatures à côté de celles des responsables des massacres de la décennie noire , Mourad Dhina et Kamel Guemazi. Il est clair maintenant que certains cercles travaillent en coulisse pour remettre au-devant de la scène politique les sanguinaires de l'ex-FIS.