Le corps médical dans son ensemble ainsi que les étudiants et leurs enseignants ont marché à Oran, hier, chacun de son côté, pour converger vers le siège de la wilaya, en fin de matinée. Ce sont les blouses blanches, les hospitalo-universitaires, les médecins résidents, les pharmaciens et les dentistes, qu'ils soient du secteur privé ou public, qui se sont rassemblés à l'intérieur du CHU d'Oran, pour ensuite marcher jusqu'au siège la wilaya. Unis derrière une banderole du conseil de l'ordre des médecins de la région d'Oran, les professionnels de la santé ont scandé des slogans hostiles au pouvoir dont ils ont dénoncé la feuille de route. "Les médecins en colère contre le système", "Algérie libre et démocratique", "Partez tous, partez tous", ont-ils scandé tout au long de la marche. Comme à chaque fois, le passage des manifestants suscite des encouragements, entre autres les klaxons des voitures et les youyous fusant des balcons et des fenêtres. Les médecins feront une première halte devant la radio et la télé nationales pour scander en chœur : "Une presse libre et indépendante", puis une seconde devant le siège de la Direction de la santé et de la population. Là ce sera le slogan : "Les médecins contre le système" qui sera repris durant de longues minutes. Puis ce sera l'hymne national Kassamen qui sera entonné. Arrivées sans incident devant le siège de la wilaya — alors que les autorités locales ont choisi de célébrer le 19 Mars dans une autre commune de la wilaya — les blouses blanches ont été rejointes par les étudiants des différents campus, accompagnés de leurs enseignants. Ils étaient des centaines à marcher depuis l'Université des sciences et de la technologie, (ex-Usto). Mieux organisés, les étudiants ont encore scandé leur refus d'un prolongement du 4e mandat. Sans interruption, ils scanderont : "Université en colère, université contre le régime." Des chants révolutionnaires et des slogans à la gloire des figures de la guerre de Libération nationale ont été repris devant la wilaya au moment de la jonction avec les médecins. "Amirouche, Ben M'hidi, soyez tranquilles, les universités refusent le système". Lakhdar Brahimi et Ramtane Lamamra ne seront pas ménagés. "Lakhdar Brahimi tu ne nous représentes pas", alors que sur des pancartes, des étudiants et étudiantes avaient inscrit : "Ni négociation ni prolongement." Vers 13h les manifestants se sont dispersés dans le calme. Aucun incident n'a été enregistré. D. LOUKIL