Le CTC a classé 101 habitations situées au quartier napolitain et Souika, en zone rouge à démolir en priorité, et ce, depuis 2012. Les habitants de la vieille ville se sont encore réveillés avant-hier jeudi par une terrible nouvelle, celle de l'effondrement du toit d'une maison qui a causé la mort d'une femme enceinte, répondant aux initiales A. K., âgé de 36 ans, ainsi que son fœtus de sept mois. Ses deux enfants Sami D., 9 ans, et Waïl D., 13 ans, gravement blessés, ont été évacués vers le CHU Ibn-Rochd de Annaba. Le drame s'est produit la nuit de mercredi à jeudi vers 3h du matin alors que la petite famille était en plein sommeil au 72, rue Kaddour Bélizidia, dans le vieux quartier du Souika, en plein centre-ville. Selon des voisins et même à vue d'œil, 5 autres maisons se trouvant au niveau de cet immeuble risquent de d'effondrer à tout moment. Cette nouvelle a enflammé les réseaux sociaux jetant leur dévolu sur les autorités locales qui tardent à faire évacuer ces familles résidant au niveau la vieille ville. Le CTC a classé 101 habitations situées au quartier napolitain et Souika, dite la vieille ville, en zone rouge à démolir en priorité, et ce, depuis 2012. Les effondrements partiels d'habitations au niveau de la vieille ville et des Arcades sont courants surtout dus aux intempéries. Les rafales de vent d'une rare intensité qui ont balayé la ville durant cette nuit ont eu raison du toit vulnérable de cette bâtisse. Des immeubles aux poutres et des escaliers en bois se trouvent dans un piteux état, des plafonds et escaliers partiellement effondrés, l'exiguïté des lieux, les infiltrations des eaux de pluie, c'est le constat que nous avons vécu lors d'une récente visite au niveau de ces immeubles où nous avons aussi trouvé des familles qui ne savent plus à quel saint se vouer tellement qu'elles ont crié haut et fort leur désarroi. En vain. Les habitants de ces immeubles ne ratent aucune sortie des différents walis qui se sont succédé pour les interpeller sur les dangers qui guettent les occupants et la menace persistante des effondrements. Ces dernières semaines le ton est monté, d'autant que la rumeur faisait état de l'achèvement des travaux d'immeubles destinés à ces habitants, mais qu'on tarde à distribuer. Le wali et lors de sa dernière sortie au pôle urbain de Bouzaâroura a invité les représentants de ces quartiers à visiter cette nouvelle cité pour constater de visu que ces logements ne sont pas encore habitables. La grande erreur des autorités locales est d'avoir priorisé le relogement des habitants des bidonvilles qui n'étaient pas devant un danger imminent tel celui des habitants de la vieille ville qui paient chaque année un lourd tribut par les effondrements qui ne cessent d'endeuiller ces familles. Mais c'était aussi la politique généraliste du programme du président de la République de l'éradication de l'habitat précaire sans prendre en considération les particularités de chaque ville. Le relogement des habitants des immeubles menaçant ruine devra être la priorité absolue pour éviter d'autres drames et aussi de libérer psychologiquement ces familles du spectre de mourir à tout moment sous les décombres. Par ailleurs, des escaliers reliant le 1er au 2e étage d'une autre vieille bâtisse, toujours au niveau du quartier napolitain, à la rue Abdellah-Bengharsallah, se sont effondrés et il a fallu l'intervention de la Protection civile pour dégager une femme et sa fille restées prisonnières entre les deux étages. Toujours durant cette nuit, des familles habitant la vieille ville, aux Arcades, Les Sept Puits et Zerabta ont passé la nuit dehors de peur de subir le même sort tant les infiltrations des eaux de pluie importantes à l'intérieur de leurs "appartements !" A. Boukarine