Les immeubles des anciens quartiers de la ville de Skikda à la beauté fait d'architecture diversifiée de types haussmannienne, andalouse, mauresque ou italienne deviennent une menace pour les habitants de Skikda. La dégradation est endémique touchant presque tous les immeubles pour cause de négligence du volet restauration depuis l'indépendance du pays. Depuis quelque temps, les scènes de familles qui évacuent les immeubles suite à des effondrements de mûrs ou d'escaliers sont de plus en plus fréquentes. L'état de vétusté des immeubles est le spectre qui hante la population skikdie de ces anciens quartiers qui vit au rythme des écroulements, notamment pendant la saison hivernale. La restauration de l'ancien bâti de Skikda a été, certes, toujours la préoccupation majeure des élus qui se sont succédé au niveau de cette ville sans pour autant prendre les mesures nécessaires pour finaliser les études et partant les travaux appropriés. La bâtisse au niveau du 4, rue de la Mosquée, à côté de la mosquée Sidi Ali Dib, a été en 2001 considérée par une étude du CTC comme nécessitant des travaux de confortement. Les familles y habitant sont depuis 7 mois sans électricité, la Sonelgaz a jugé risqué d'alimenter cet immeuble en électricité et gaz. Idem pour la bâtisse à la rue Youcef-Kadid où 10 familles y habitent et qui a subi récemment un effondrement partiel alors qu'un le constat de 1995 la considère comme menaçant ruine. Si l'Opgi a lancé les travaux de confortement et compte toucher les autres immeubles à risque, le problème se pose avec acuité pour les anciennes bâtisses privées pour lesquelles les propriétaires ne veulent débourser aucun centime pour la restauration pour des considérations connues. Nous avons été conviés par des habitants pour rendre une visite à un immeuble du quartier napolitain qui semble le plus menacé par les écroulements. Là, le constat est dramatique et le fait d'y habitait est considéré comme hasardeux. À l'entrée même, la peur envahit votre esprit car outre l'odeur du moisi, le toit semble s'écrouler sur votre tête. L'endroit est sombre mais on peut aisément voir les grandes fissures au niveau des mûrs, des escaliers et des piliers en bois usé et des planches rongées par l'humidité et le temps. La direction de la culture a récemment organisé une journée d'étude sur le vieux bâti où la proposition de classer le centre ville de Skikda comme un secteur à sauvegarder fut suggérée par les intervenants et souhaité lors du débat car la valeur historique des quartiers napolitain, Souika et certaines autres bâtisses sont indéniables.L'emplacement du centre-ville de Skikda fut choisi en 1838 mais les écrits d'historiens restent imprécis qui du maréchal Vallée ou du général Vaillant était le concepteur du chef d'œuvre architectural qu'est le centre-ville de Skikda et ses fameuses arcades de la route principale en dépit de la topographie montagneuse qui a nécessité la construction d'escaliers et des méandres ruelles qui s'avérèrent désormais exigues et qui gênent actuellement énormément la circulation automobile. Il reste que les autorités compétentes se décident quant à l'option à prendre de la sauvegarde de ce site ou de le classer comme patrimoine historique comme cela est stipulé dans le décret exécutif 03-324 du 5 octobre 2003, relatif au plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés. A. Boukarine