Depuis le 22 février et le déclenchement du mouvement de protestation à Oran, s'il y a un parti politique qui est pris en grippe par les marcheurs du vendredi à Oran, c'est bien le FLN et sa représentation symbolique, la mouhafadha, sise au boulevard Emir-Abdelkader. Si le ressentiment est grand et profond, la proximité géographique du siège local du FLN de la place d'Armes, point de départ des marches populaires, n'arrange pas trop les affaires d'un parti qui broie du noir à Oran depuis le déclenchement de la contestation. En effet, la ville aura eu le triste privilège de recevoir le coordinateur du FLN, Mouad Bouchareb, une journée après le début des marches, soit le 23 février, où il avait renvoyé les manifestants à leurs "beaux rêves". Une provocation qui a accentué l'aversion populaire envers un parti politique responsable des dérives anticonstitutionnelles et fissuré la maison locale du FLN en butte déjà à des dissensions internes. Selon certaines indiscrétions, le meeting tenu par Bouchareb aurait été boycotté par les militants de deux des trois mouhafadhas que compte la wilaya, à savoir celles d'Es-Sénia et de Bethioua. Le coordinateur national aurait même regretté son déplacement à Oran, lui à qui on a promis une salle comble qu'on a eu du mal à remplir malgré la "convocation" du personnel communal. Plusieurs militants de base du parti ont été signalés parmi la foule des vendredis alors que toutes les activités locales du parti sont gelées en dehors des réunions périodiques restreintes, qui se tiennent à huis clos, nous dit-on, de quelques cadres du FLN, dont le coordinateur de la mouhafadha d'Oran et l'édile de la ville, entre autres présents. Parmi les péripéties locales, on a prêté au mouhafedh d'Oran, Ould Mohamed dit Aoued, qui a d'ailleurs assisté en compagnie du député Noureddine Bekkadja à la fameuse réunion du ralliement du FLN au "hirak", sa démission de son poste en soutien au mouvement populaire. L'information avait fait le buzz partisan avant que le concerné ne la démente, expliquant que son compte Facebook, qui avait annoncé son départ, avait été piraté. Pour rappel, la mouhafadha d'Oran a récolté 100 000 formulaires de souscription en faveur du candidat Bouteflika, ce qui a fait jaser dans les milieux du parti, alors que les deux autres mouhafadhas se sont contentées de 10 000 formulaires chacune. S. O.