Le directeur général de l'Entreprise nationale de la télévision (ENTV), Toufik Khelladi, a été démis de ses fonctions hier et remplacé par Lotfi Cheriet, un ancien journaliste et directeur de l'information de l'ENTV et directeur de Canal Algérie. M. Cheriet est membre de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav). Ce limogeage est intervenu après que des journalistes et autres employés de la télévision se sont rassemblés de nouveau au 21 boulevard des Martyrs pour dénoncer la censure imposée par les différentes chaînes s'agissant de la couverture et du traitement des événements qui secouent l'Algérie depuis plus d'un mois. Les journalistes et personnels de l'ENTV, qui sont à leur troisième action de protestation, revendiquent leur liberté à exercer leur métier sans censure et sans pression dans le seul respect des règles et éthique professionnelles. La contestation chez les journalistes de l'ENTV fait suite à la démission de leur collègue Nadia Madassi, présentatrice de JT, qui a démissionné après qu'elle s'est retrouvée contrainte de lire la lettre de candidature de Bouteflika, alors qu'elle s'apprêtait à évoquer celle d'un autre candidat, Ali Ghediri, pour ne pas le nommer. Le mouvement de contestation a commencé chez les journalistes de la Radio nationale, notamment ceux de la Chaîne 3. Un mouvement inauguré par la rédactrice en chef, Meriem Abdou, qui a démissionné de son poste pour protester contre la censure. La direction de la chaîne a réagi par une sanction administrative. Elle a suspendu d'antenne l'émission "L'histoire en marche" que la journaliste présentait. Au boulevard des Martyrs, les spéculations allaient bon train hier en fin de journée quant aux mesures qui seraient prises contre le DG de la Radio. Certaines mauvaises langues croient même savoir qu'il subirait le même sort que celui réservé à son homologue de la Télévision nationale. R. N.