Durant le parcours, les manifestants-dont certains tenaient des portraits des chefs historiques de l'UGTA, tels qu'Aïssat Idir et Abdelhak Benhamouda-brandissaient des banderoles et des pancartes sur lesquelles étaient écrits des slogans hostiles au régime de Bouteflika. Des milliers de syndicalistes et travailleurs, tous secteurs confondus, et même des retraités, ont investi, hier, la rue à Tizi Ouzou à l'initiative de l'Union de wilaya UGTA qui a appelé ses adhérents à venir prendre part à cette manifestation non seulement contre le système, mais aussi contre le secrétaire général de la Centrale syndicale UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd à la tête de ce syndicat depuis plus de vingt ans. Il lui est reproché son allégeance au clan Bouteflika et "d'avoir agi en solo et par concertations simulées contrecarrant de fait les règles d'usage statutaire en s'alliant avec un patronat hostile aux principes du syndicalisme, pour soutenir un 5e mandat de Bouteflika". La marche s'est ébranlée à 10h depuis le stade du 1er-Novembre, en passant par la rue Ahmed-Lamali et l'avenue Abane-Ramdane pour aboutir au monument des Martyrs, situé à la sortie ouest de la ville. Durant tout le parcours, les milliers de manifestants — dont certains tenaient des portraits des chefs historiques de l'UGTA, tels qu'Aïssat Idir et Abdelhak Benhamouda — brandissaient des banderoles et des pancartes sur lesquelles étaient écrits des slogans hostiles au régime de Bouteflika et au "frère honni" Abdelmadjid Sidi-Saïd. C'est ainsi qu'on pouvait lire : "Rendez l'UGTA aux travailleurs", "Système des entreprises, système du pays à nettoyer", "Je suis sourd et muet, mais je veux dire à Sidi-Saïd dégage", "Sidi-Saïd rends-moi mes œuvres sociales", ou encore "Départ immédiat du système et de Sidi-Saïd". Les marcheurs ont également scandé : "Sidi-Saïd dégage", "Système dégage", "Pouvoir assassin", "Sidi-Saïd, Bedoui, Lamamra, Brahimi : dégagez !". Accosté durant la manifestation, le SG de l'Union de wilaya de l'UGTA, Bachir Ramdani, a salué "cette grande et magnifique mobilisation" tout en affirmant : "Nous voulons d'une République démocratique et que le système dégage. Nous ne voulons pas du prolongement du 4e mandat de Bouteflika et nous demandons que Sidi-Saïd et son équipe dégagent de l'UGTA sans condition. Nous luttons pour une organisation syndicale dépourvue de toutes les affres de ce système qui rend la vie difficile aux travailleurs." Pour Bachir Ramdani, "il faut une organisation syndicale nouvelle, démocratique et libre, dégagée de tout ce système qui a complètement piétiné les droits des travailleurs". Un autre syndicaliste, Sid-Ali Haddadou, membre du secrétariat UGTA de Tizi Ouzou, a rappelé que "les travailleurs affiliés à l'UGTA sont sortis dans la rue pour demander le départ du système, mais aussi celui de Sidi-Saïd qui a vendu son âme au diable. L'Union de wilaya a organisé récemment un conseil élargi à toutes les structures de l'UGTA où il a été décidé, à l'unanimité, du retrait de confiance à Sidi-Saïd qui non seulement a trahi la confiance des travailleurs, mais aussi le serment et la mémoire d'Aïssat Idir et d'Abdelhak Benhamouda tout en ayant commis le crime de ternir l'image de l'UGTA". Enfin, les marcheurs, dont certains sont venus en famille, se sont dispersés à la mi-journée dans le calme tout en estimant avoir adressé un message fort, dans l'union et la solidarité, au système pourri de Bouteflika ainsi qu'au "bouffon du roi", en l'occurrence Sidi-Saïd dont ils demandent le départ. K. Tighilt