Réel malaise ou simple agitation au sein du syndicat UGTA de la météorologie ? L'objet de ce malaise serait Sid-Ali Teffahi, secrétaire général du Bureau du syndicat d'entreprise (BSE) et président du comité de participation (CP). “Il est le gestionnaire réel de notre office. Doté de pouvoirs immenses, il lui arrive de gronder des directeurs centraux en exigeant d'eux des sanctions contre certains travailleurs”, soutient, outré, Saïd Azeklou, tête de file des contestataires. On reproche à Teffahi de terroriser les travailleurs. La thèse du conflit de personnes est battue en brèche par certains travailleurs de l'office. “Ce n'est pas un problème entre Teffahi et Azeklou. Les deux parties en conflit sont les travailleurs et Sid-Ali Teffahi”, soutiennent-ils. “Nous n'avons aucun problème avec le directeur général de l'office. Notre adversaire c'est Teffahi”, assure un jeune informaticien. Fatigué de voir toujours les même personnes à la tête du syndicat, M. Azeklou déclare: “On veut un syndicat qui défende les intérêts des travailleurs, car aujourd'hui on ne peut pas distinguer entre le syndicat et l'administration. Bien plus, on a moins peur de l'administration que du syndicat.” N'en restant pas là, les travailleurs ont envoyé des courriers à Sidi-Saïd, secrétaire général de l'UGTA, et à Djenouhat, secrétaire national à l'organique, pour attirer leur attention sur les agissements de leur représentant. “Pas plus loin que mercredi dernier, nous avons demandé à ces deux responsables de l'UGTA une mission d'audit sur la gestion des œuvres sociales”, révèle M. Azeklou. Contacté, Sid-Ali Teffahi écarte d'un revers de la main tous les griefs retenus contre lui. Pour lui tout va bien à l'office : “Il n'y a pas un organisme aussi stable que l'ONM. Les carrières sont assurées et l'emploi sécurisé. Je n'ai jamais assisté à une compression d'effectif.” Et de qualifier ses détracteurs d'“ingrats”. “C'est moi qui les ai logés et leur ai assuré leur carrière”, affirme-t-il, offusqué. À son tour, il accuse ses détracteurs de nourrir de la “jalousie” à son égard et une haine viscérale envers l'UGTA. “C'est une poignée de travailleurs, ayant tous appartenu au Snapap qui sont en train de faire toute une zizanie car ils n'aiment pas l'UGTA. Ce sont des gens qui aiment nager dans les eaux troubles. Ils étaient d'abord au Snapap avant de regagner l'UGTA faute de pouvoir réunir les 20% d'adhérents exigés par la loi. On s'est montré un peu compréhensif à leur égard et voilà qu'ils veulent nous chasser de notre propre organisation”, rétorque-t-il. Et d'ajouter : “On ne peut pas plaire à tout le monde (...) Mais j'ai la majorité des travailleurs avec moi. J'ai toujours remporté les élections haut la main.” Et dans le procès-verbal sanctionnant la conférence de renouvellement du syndicat, il est mentionné que Teffahi est “plébiscité à l'unanimité”. À propos des menaces qu'il aurait proférées contre des travailleurs, il répond furieusement : “J'infirme catégoriquement ces allégations. Une personne aussi frêle que moi peut-elle vraiment menacer et faire à ce point peur aux travailleurs. En outre, pourquoi ces gens que j'ai soi-disant menacés n'ont pas déposé plainte auprès de la police ? C'est de la mesquinerie et de la bassesse”. Et à propos du chantage exercé sur les gardiens contractuels ? “C'est une accusation gratuite. J'ai fait 10 mandats. Je les ai toujours remportés avec 150 voix d'avance. Je n'ai vraiment pas besoin de leur voix pour me faire (re)élire”, répond-il. Pour ce qui est du rejet de la candidature de MM. Saïd Azeklou et Nasseredine Derrich, le patron du syndicat d'entreprise s'explique : “Outre qu'ils sont exclus des rangs de l'UGTA par l'union locale, ils ont appartenu au Snapap. Or, l'article 132 du règlement intérieur de notre organisation interdit à tout travailleur ayant milité dans un syndicat autonome d'exercer une quelconque responsabilité syndicale.” Se voulant constructif, il affirme : “Mon souci, c'est la pérennité de l'entreprise. Nous sommes en train de négocier une convention collective pour 2006. Mais c'est en fonction des recettes. Nous discutons avec le ministère des Transports pour aligner les salaires de notre organisme sur ceux de la navigation aérienne.” Notons que l'office compte 1 200 travailleurs dont 400 à Alger. 800 d'entre eux sont adhérents à l'UGTA. ARAB CHIH