Des centaines de travailleurs de Kanagaz, issus de différents chantiers de cette entreprise, se sont regroupés hier devant le siège de l'Union de wilaya UGTA de Boumerdès pour appuyer la décision de réintégration de leur entreprise au sein du groupe industriel de Sonelgaz, mais aussi pour demander la dissolution du syndicat d'entreprise. Et c'est devant M. Telli, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'électricité et du gaz que ces travailleurs ont tenu à dénoncer les agissements du secrétaire général du syndicat et de certains responsables de l'entreprise. Mais avant de s'exprimer, les travailleurs ont observé une minute de silence à la mémoire de leur collègue Oukil Aliouet tué à Hassi-Messaoud par un autre travailleur de l'entreprise à la suite, selon les protestataires, d'une altercation se rapportant à la conduite du syndicat d'entreprise. “Le secrétaire général du syndicat et les responsables de l'entreprise portent une lourde responsabilité sur ce qui vient d'arriver à Hassi-Messaoud”, précisent-ils, et d'ajouter : “Malgré sa suspension par la fédération, le secrétaire général continue à se réunir avec certains responsables pour créer le doute au sein des travailleurs sur cette réintégration.” Un autre enchaîne que “des pressions et des intimidations sont toujours exercées sur les cadres et les travailleurs qui ont refusé de cautionner le syndicat d'entreprise dans sa démarche qualifiée de destructrice pour l'avenir de l'entreprise de Kanagaz”. “Ces gens veulent sauvegarder uniquement leurs privilèges et leurs intérêts au détriment de l'outil du travail et des employés”, ajoute une femme. Les travailleurs ont voté ensuite une motion de soutien par laquelle ils dénoncent, en substance, “les dérives du bureau du syndicat d'entreprise privilégiant les intérêts personnels et bassement matériels à ceux des travailleurs, l'absence en charge de revendications légitimes des travailleurs et la mainmise totale et la gestion féodale du fonds des œuvres sociales”, ils demandent également le gel des activités du CP et l'audit des comptes du fonds des œuvres sociales. M. Telli, secrétaire général de la fédération, est intervenu pour remercier l'Union de wilaya d'avoir su canaliser la colère des travailleurs en acceptant de les recevoir devant son siège avant de préciser que “la responsabilité de cette anarchie incombe au secrétaire général du syndicat d'entreprise qui a saisi le ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement qui s'est prononcé sur cette réintégration sans avoir consulté les travailleurs” et de révéler que le syndicat d'entreprise a fait part au ministre que les travailleurs “refusent de réintégrer Sonelgaz. L'Union de wilaya de Boumerdès et les unions locales ont exprimé, quant à elles, tout leur soutien à la fédération et aux travailleurs de Kanagaz et sont prêts à entreprendre toute action pour faire respecter les décisions signées par Sidi-Saïd avec les pouvoirs publics. Joint, hier, par téléphone, le chargé de communication de Kanagaz a rappelé que l'entreprise Kanakaz n'est pas encore destinataire d'une décision officielle de réintégration à Sonelgaz et que Kanagaz ne voit pas d'inconvénient pour appliquer ces décisions prises par les pouvoirs publics”, a-t-il indiqué, quant à l'accident survenu à Hassi-Messaoud, il affirme que le rapport sur ce décès n'est pas encore parvenu à ses services. On y reviendra. M. T.