Le syndicat d'entreprise UGTA de l'Agence nationale de l'aménagement du territoire (ANAT) annonce une grève à compter de demain. « Nous avons déposé un préavis le 16 octobre 2005, conformément à la réglementation en vigueur », nous a indiqué Ali Soufari, secrétaire général du syndicat. Une batterie de doléances sont émises par les travailleurs de cet organisme public, sous tutelle du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. « L'ANAT vit un blocage total alors qu'elle est censée passer de l'EPE ANAT à EPIC ANAT. Malgré l'existence d'un conseil d'administration, de sérieux problèmes émaillent l'entreprise », explique le syndicat. Et d'ajouter : « Il y a une absence de politique sérieuse concernant le plan de charge de l'ANAT et les missions réelles qui lui sont dévolues. Les travailleurs éprouvent en outre de grandes difficultés pour le versement de leurs salaires. L'agence vit une situation de “non-existence”, laissant ainsi le champ aux rumeurs et spéculations risquant d'entraîner des dépassements au sein de l'entreprise. » Le syndicat se dit également inquiet à propos de la « fuite » des cadres, poussés, selon lui, à la porte de sortie. « 110 ingénieurs et techniciens, d'une compétence avérée, ont quitté l'ANAT, alors que notre organisme est désigné comme bureau d'études national de référence en matière d'aménagement du territoire. » Le ministre de tutelle a été approché par la Centrale syndicale de Sidi Saïd (Fédération BTP) et aurait promis d'examiner « de près » le dossier, selon le syndicat. Contacté, le directeur général de l'ANAT, Mohamed Mekkaoui, tient à réfuter les « allégations » du syndicat. « Le passage de statut d'EPE à celui d'EPIC est en bonne voie et se fait dans la transparence. Les accusations du syndicat n'ont aucun fondement, en ce sens que l'ANAT est en passe de se doter d'un bureau d'expertise de dimension internationale. Je dois préciser aussi que la grève a été reconnue comme étant illégale par l'Inspection du travail”, soutient notre interlocuteur.