Ce marché est l'un des plus juteux. C'est pourquoi des investisseurs de plus en plus nombreux s'intéressent à une prise de participation dans les entreprises publiques de production. La Société de gestion des participations industrie des ciments (SGP-Gica) a reçu, jusque-là, 37 manifestations d'intérêt dans le cadre de l'appel d'offres national et international lancé pour l'ouverture du capital des 11 cimenteries concernées. À travers une telle action, la SGP souhaite atteindre un objectif de capacités de production qui dépassent 11 millions de tonnes/an. Les offres des soumissionnaires sont actuellement à l'étude par la SGP. L'opération de privatisation suit son cours, et les négociations commenceront prochainement. Celles qui ont regroupé le groupe des ciments de l'Ouest, Erco, et son partenaire saoudien Pharaon Commercial Investment Group Limited pour la conclusion d'un accord portant ouverture du capital social de la société des ciments de Béni-Saf étaient plus ardues. Elles ont duré plus d'une année. Les deux parties sont arrivées à un terrain d'entente. Il s'agit d'une prise de participation du groupe saoudien à hauteur maximum de 35% dans le capital de l'entreprise de ciment de Béni-Saf, libérable en deux phases et adossée à un contrat de gestion. Le groupe saoudien Pharaon entre dans le capital de la cimenterie de Béni-Saf Le partenariat vise également, en plus de la cession des titres, un contrat de gestion de la cimenterie pour atteindre deux objectifs majeurs. Les deux partenaires comptent augmenter la production actuelle de cette unité dans le but de faire face aux besoins induits par le programme de soutien à la croissance économique. Ils envisagent, en outre, de garantir de manière durable la croissance de la cimenterie de Béni-Saf en référence aux normes environnementales en vigueur. Pour cela, le groupe saoudien s'est engagé pour l'amélioration du niveau de production de la cimenterie pour atteindre, dans un délai de 12 mois, 1 million de tonnes clinker (matière première qui sert à la fabrication du ciment) annuellement. Le manager procédera à la mise en place de moyens techniques et technologiques destinés à la mise à niveau, la réhabilitation et au développement de la cimenterie. Il est à noter que les 600 employés de l'entreprise seront maintenus et subiront même des formations. Pour arriver à produire 1 million de tonnes/an, le Pharaon Commercial Investment Group investira un montant de 25 millions de dollars US. Dans une première phase de deux mois, il libérera la somme de 2 millions de dollars US. Les ingénieurs de ce groupe saoudien sont à pied d'œuvre et auront à modifier le process de production pour apporter le “plus” technologique tant attendu. L'unité de Béni-Saf a produit 750 000 tonnes de ciment en 2004. Une usine de production de ciment blanc en projet Jusqu'au 30 juin dernier, elle en a produit 301 000 tonnes. Les dirigeants espèrent atteindre une production de 600 000 tonnes durant le 1er semestre de l'année en cours. Les importations en ciment, selon le président du directoire de Gica, M. Thamri, ont connu une baisse sensible de 2,3 millions de tonnes à 700 000 tonnes en 2004. Sur les 11 millions de tonnes de ciment produites, 9 millions de tonnes, faut-il le souligner, émanent du secteur public. Or, les besoins de l'Algérie en cette matière sont estimés à 15 millions de tonnes par an. Optimiste, M. Thamri avoue que l'Algérie est en mesure de placer les quantités additionnelles de production sur le marché du bassin méditerranéen tout en assurant les besoins du marché algérien. Par ailleurs, le groupe saoudien est en négociation pour la réalisation d'une usine de ciment blanc sur le même site à Béni-Saf. Le choix de ce site n'est pas fortuit car le calcaire de Béni-Saf, selon le président du groupe saoudien le Dr Pharaon, s'adapte convenablement à la production du ciment blanc. L'usine aura une capacité de production de 200 000 tonnes/an. Elle sera d'un apport considérable dans la réduction des importations du ciment blanc évaluées à 250 000 tonnes/an. Ce produit, faut-il le préciser, n'est pas fabriqué en Algérie. Badreddine K