Les veuves et les enfants de chouhada de Bouzeguène et de trois autres communes, à savoir Idjeur, Aït Zikki et Illoula Oumalou, ont organisé, hier, une marche grandiose qui s'inscrit dans la magnifique dynamique du mouvement populaire des grandes villes du pays pour exiger du régime actuel de plier bagage et de laisser la place à des responsables propres, intègres et compétents. La marche a démarré du CEM Chahid Hamadi-Mohand-Saïd implanté au chef-lieu de daïra. La foule, composée d'enfants de chouhada dont de nombreuses filles ainsi que quelques veuves encore en vie de chahids, brandissant l'emblème national et des pancartes ainsi que des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des slogans hostiles au pouvoir, a sillonné l'avenue Colonel Mohand-Oulhadj avant d'arpenter le chemin menant vers le siège de la daïra. Tout au long du parcours, des citoyens, regroupés sur les trottoirs, contemplent et applaudissent cette manifestation pacifique et colorée en disant aux marcheurs :"Yaâtikoum saha !", une façon de leur exprimer leur adhésion populaire. Conjoncture oblige, les centaines de marcheurs ont scandé les slogans habituels du "hirak" qui ne cessent d'exiger le rejet pur et simple de tout le système mafieux qui a pris en otage le pays. "Les chouhada sont morts pour ce pays que vous avez honteusement squatté", "Système dégage, libérez l'Algérie", "Ayez un peu de dignité, dégagez tous, vous êtes vomis par le peuple", "Djazaïr horra démocratia", "Article 7 : le peuple est la source de tout pouvoir", "L'article 102 est périmé depuis cinq ans", "Au diable la mafia et les voleurs", "Prenez vos valises, mais laissez-nous l'Algérie", "Amirouche et Si L'haouas, que vos mémoires reposent en paix", "L'Dzaïr souachou id ahya S idamen N chouhada" (L'Algérie a été libérée par le sang des martyrs) pouvait-on lire sur de nombreuses banderoles exhibées fièrement par les manifestants. Ponctuée de nombreuses haltes, la marche qui grossissait au fur et à mesure de sa progression sur plus de deux kilomètres, a marqué ue halte devant le portail du siège de l'APC où les organisateurs ont pris la parole pour remercier les participants à cette grande protesta alors que de nombreuses femmes ont gratifié la nombreuse assistance de poèmes sur la Révolution. Pis encore, nombre d'entre elles ont dénoncé la non-reconnaissance de leurs parents morts pour la patrie, à l'instar de cette fille de chahid qui s'est exprimée à haute voix : "J'ai perdu cinq membres de ma famille et aucun d'entre eux n'a été reconnu jusque-là mais, Dieu merci, nous avons vécu dignement, et tous ceux qui ont failli à leur mission devront rendre des comptes devant la justice !" KAMEL NATH OUKACI