L'hôpital Fernane-Hanafi d'Oued Aïssi dans la wilaya de Tizi Ouzou a abrité hier une journée scientifique de sensibilisation sur l'autisme.La rencontre a regroupé de nombreux spécialistes qui ont évoqué notamment la prise en charge des enfants autistes en Algérie et leur intégration à l'école mais aussi dans le milieu professionnel et social.Le coup d'envoi de la rencontre a été donné par le directeur de la santé, le Pr Ziri Abbès, qui fera une rétrospective des missions de l'EHS Fernane-Hanafi dans la prise en charge de ce trouble mental.De son côté, le Pr Madjid Tabti, chef de service de pédopsychiatrie à l'EHS de Chéraga et président du Comité national de santé mentale, a parlé d'un plan national anti-autisme dépendant du ministère de la Santé, en collaboration avec de différents ministères et du Comité national de santé mentale qui dépend du Premier ministère. À cela, il faut ajouter l'organe national de la promotion et de la protection de la santé, tout cela pour converger vers une plateforme de travail sur la santé mentale des enfants et des adolescents. "Ce que nous faisons est peut-être un petit pas pour nous, mais cela reste un grand pas pour les enfants autistes et leurs parents car la prévalence de l'autisme en Algérie est d'un cas sur cent. Les familles sont en détresse parce qu'il constitue un trouble qui fait exploser la famille et la société. Cela est devenu un véritable problème de santé publique", dira le Pr Tabti et d'ajouter que "l'autisme est méconnu et nécessite une prise en charge collégiale avec des structures, des médecins, des psychologues et des orthophonistes et notre but est de fédérer toutes ces forces médicales et paramédicales pour améliorer le quotidien de ces enfants". Et en l'absence d'un chiffre officiel, le Pr Tabti a avancé approximativement le chiffre de 500 000 autistes en Algérie. Intervenant à cette journée, le Pr Bekkou Sedik de l'EHS de Chéraga a évoqué l'insertion des enfants autistes à l'école mais aussi dans le milieu professionnel et social.Il expliquera qu'il faut proposer plusieurs modèles d'insertion scolaire en fonction de l'état de l'enfant à travers un bilan fonctionnel alors que pour l'insertion professionnelle, cela doit commencer par des stages adaptés. Le Pr Bekkou estimera aussi que "les autistes sont, par exemple, très brillants dans certains domaines tels que l'informatique et la musique, c'est pourquoi il faut proposer des formations adaptées à leurs compétences, suit l'insertion professionnelle qui revient aux entreprises qui doivent être souples, en proposant un travail à mi-temps et des ateliers protégés, alors que l'insertion sociale doit se faire par la sensibilisation de la population sur les caractéristiques de l'autisme".Enfin, le Dr Samir Nedri, chef de service pédopsychiatrie à l'EHS Fernane-Hanafi a indiqué que son service a enregistré 5 900 dossiers de malades dont 40% sont des enfants autistes.