La détermination de la rue veut faire tomber le régime. Après la démission de Bouteflika, les cibles privilégiées des manifestants sont le gouvernement de Bedoui, le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, et le président du Sénat, Abdelkader Bensalah. Hier, la wilaya de Bouira a connu une nouvelle journée de manifestations contre ces trois symboles du système, où plusieurs centaines de citoyens ont réclamé le départ du pouvoir et la "bande de malfaiteurs". En effet, aux premières heures de la matinée, plusieurs corps de la Fonction publique, notamment ceux de la Cnas, de la CNR, de la Casnos, de la Cnac, de l'Algérienne des eaux (ADE), les services de la Direction des travaux publics (DTP), les Domaines et les travailleurs des APC, ont battu le pavé pour dire "Non à la mafia" et "système dégage". Ainsi, les premiers à ouvrir le bal ont été les fonctionnaires de l'ADE. C'est vers 8h30 qu'ils ont entamé leur marche depuis le siège de leur direction, dans une ambiance bon enfant. Les contestataires ont repris les slogans scandés lors des marches du vendredi. Un peu plus tard, ce sont les travailleurs des Domaines publics qui ont improvisé une marche à travers les rues de Bouira, pour exiger le "départ du régime". Entre-temps des fonctionnaires des APC d'El-Esnam, de Bechoul, de Haïzer et de Taghzout, pour ne citer que celles-ci, ont fait le déplacement jusqu'au chef-lieu de la wilaya pour grossir les rangs des marcheurs. En outre, les travailleurs de la Direction des œuvres universitaires (DOU), au même titre que ceux de l'Office des établissements de jeunes (Odej), ont également protesté contre le pouvoir en place. Tout ce beau monde s'est ensuite ébranlé pour se regrouper devant le siège de la wilaya de Bouira, d'où une marche grandiose a été entamée. Des centaines de citoyens étaient dans la rue, dans une ambiance des plus festives afin d'exiger le départ de tout le système. "Yetnahaw gaâ (qu'ils partent tous)", un slogan scandé par l'ensemble des manifestants. Ces derniers, munis de pancartes où on pouvait lire entre autres : "Toutes et tous pour une Algérie meilleure et une démocratie majeure", "On veut un syndicat qui défend les travailleurs et non au régime" et le désormais traditionnel "Système dégage". RAMDANE BOURAHLA