Pour la deuxième journée consécutive, la wilaya de Bouira a connu hier une forte mobilisation contre la prolongation du 4e mandat du chef de l'Etat. Tous les secteurs de la Fonction publique ont répondu à l'appel à la grève générale dans les administrations publiques et les secteurs économiques publics. Ainsi, les fonctionnaires des APC, de la DTP, de Sonelgaz, de l'ADE, de l'UFC, de l'ONA, d'Algérie Télécom, d'Algérie Poste, des impôts, de l'urbanisme, de l'action sociale et les étudiants, se sont donné le mot pour dire "Non à la pérennité du système" et "Oui pour un changement radical". Des milliers de fonctionnaires ont ainsi battu le pavé pour exprimer leur ras-le-bol du système en place et exiger son départ. Les travailleurs de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas), de la Caisse nationale des retraites (CNR), de la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (Casnos) et de la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac) ont ouvert le bal de cette journée de contestation de masse. C'est vers 8h30 que la marche a démarré du siège de la Cnac pour sillonner les principales artères de la ville. À proximité du siège de la wilaya, des fonctionnaires des impôts, de l'urbanisme et de l'hydraulique ont rejoint la foule, grossissant davantage les rangs des marcheurs. Quelques minutes plus tard, ils ont été rejoints par les travailleurs de la Direction de l'éducation. Devant les locaux du bureau de l'UGTA, fermé depuis le 22 février, les manifestants ont scandé "Sidi-Saïd dégage". Au même moment, les salariés de Mobilis, d'Algérie Télécom, d'Algérie Poste, de l'action sociale, de la Direction de la culture, de la Maison de la culture ainsi que des artistes locaux sont sortis dans la rue pour exprimer leur rejet du système en place. Vers 11h, les salariés de l'entreprise Bouira Draps se joindront à la manifestation. Les entreprises publiques, à l'image du centre d'enfûtage Naftal de Chorfa qui assurait le service minimum pour ne pas créer une pénurie de bonbonnes de gaz butane, étaient également de la partie. Certains fonctionnaires, à l'instar de ceux de Sonelgaz, ne se sont pas contentés d'un simple piquet de grève. Ils étaient, eux aussi, dans la rue pour exprimer leur refus de la prolongation du 4e mandat et exiger le départ du système. Tout ce beau monde s'est ensuite regroupé devant le siège de la wilaya de Bouira, d'où une marche grandiose a été entamée. Des milliers de citoyens étaient dans la rue, dans une ambiance festive afin de rejeter l'offre du pouvoir et tenter de faire barrage à ses manœuvres pour se maintenir contre la volonté du peuple. RAMDANE BOURAHLA