La wilaya de Bouira a connu hier une nouvelle journée de manifestations contre la prolongation du mandat de Bouteflika et pour demander le départ du système. Aux premières heures de la matinée, ce sont les lycéens et les collégiens de plusieurs municipalités de la willaya, telles que M'chedellah, Bechloul, El-Esnam, Ahnif et Bouira ville, qui ont battu le pavé pour dire : "Non à la mafia" et "Système dégage !". Ainsi, au chef-lieu de wilaya, le premier carré de marcheurs s'est ébranlé depuis le lycée Krim-Belkacem, pour ensuite sillonner la plupart des rues de la ville en passant par les CEM et les lycées. À chaque halte, les rangs des manifestants n'ont cessé de grossir pour atteindre, selon des estimations, environ 2 000 manifestants qui, adolescents pour la plupart, ont repris les slogans scandés lors des marches de vendredi, à savoir "Djeich chaâb khawa khawa" (L'armée et le peuple sont des frères), "Ouyahia dégage !", "FLN dégage !" et "Sraktou lebled" (vous avez pillé le pays). Idem du côté de la commune de M'chedellah (est de Bouira), où plusieurs lycéens et collégiens ont marché contre le système. Un peu plus tard, ce sont les radiés, invalides et autres retraités de l'Armée nationale populaire (ANP) qui ont improvisé une marche à travers les rues de Bouira pour exiger le "départ du régime". En effet, ils étaient une centaine d'anciens militaires à s'être rassemblés sur l'esplanade de la maison de la culture Ali-Zaâmoum pour joindre leur voix à celle du peuple. "Nous sommes issus du peuple. Lors de la décennie noire, nous étions les protecteurs et les boucliers de ce peuple, et aujourd'hui nous portons haut et fort ses revendications", dira Brahim Aouadi, coordinateur local de la coordination nationale des radiés, invalides, retraités et veuves de chahid de l'ANP. Pour lui, tout comme pour ses camarades, le pouvoir doit revenir au peuple. "Nous avons mis nos revendications sociales de côté pour nous concentrer uniquement sur le départ du régime. Nous disons à la mafia qui nous gouverne, partez avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il encore insisté. De plus, les travailleurs de la direction des œuvres universitaires (DOU) au même titre que ceux de l'Odej (Office des établissements de jeunes) ont également protesté contre le pouvoir en place. Munis de pancartes où on pouvait lire entre autres "Toutes et tous pour une Algérie meilleure et une démocratie majeure", "On veut un syndicat qui défend les travailleurs et non le régime" et le désormais traditionnel "Système dégage !". Les figures du pouvoir ont été également vilipendées par les manifestants qui scandaient à tue-tête "Bedoui, Lamamra, Brahimi dégage !", "Sidi-Saïd dégage !", "Benyounès dégage !", etc., avant de se disperser dans le calme. RAMDANE BOURAHLA