En première ligne de la gigantesque marée humaine qui s'est dirigée vers le boulevard Abane-Ramdane, une centaine d'enseignants déterminés à ne pas baisser les bras et à continuer jusqu'à la chute de tout le système. Les vacances forcées décrétées par l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique n'ont, en effet, pas émoussé la détermination de la communauté universitaire des 3 campus et instituts de la capitale de l'est du pays. Hier, étudiants et enseignants ont encore prouvé leur résolution d'en finir avec le système politique en place en exigeant le départ de tout son personnel dont celui qui vient d'être désigné président pour les 90 jours à venir. À 10 heures, des petits groupes commençaient à se former, munis qui d'une pancarte qui du drapeau national. Ils se sont rassemblés sur la grande esplanade, point de départ d'une impressionnante procession vers le centre-ville. Par la suite, les marcheurs ont été rejoints par les étudiants de la faculté de droit Tidjani-Hadam, ceux de l'Institut d'architecture et d'urbanisme de Constantine (Zarzara) ainsi que les étudiants de la faculté de médecine qui attendaient déjà au centre-ville. De plus en plus nombreux, les étudiants manifestants ont emprunté la voie du tramway, sans causer de perturbation ou de désagrément aux usagers de ce moyen de transport. En première ligne de la gigantesque marée humaine qui s'est dirigée vers le boulevard Abane-Ramdane, une centaine d'enseignants déterminés à ne pas baisser les bras et à continuer jusqu'à la chute de tout le système. Les marcheurs ont brandi des pancartes hostiles à toutes les propositions faites par le régime en place et au nouveau gouvernement. Ainsi on pouvait y lire : "Bensalah, Bedoui, Belaïz, dégagez", "FLN au musée, RND à la poubelle", "Nous sommes avec l'armée, pas avec Gaïd", "Yetnahaw gaâ, maanet'ha gaa". Tout semblait être dirigé, cependant, contre la désignation, le jour même, d'Abdelkader Bensalah pour assurer l'intérim d'Abdelaziz Bouteflika. Devant le palais de la culture Mohamed-El-Aïd-El-Khalifa, les manifestants ont organisé un rassemblement d'environ 40 minutes en scandant, tantôt des slogans contre le système en place, tantôt contre le gouvernement et notamment contre la désignation d'Abdelkader Bensalah. Les manifestants sillonneront pendant plus de deux heures les grandes artères de la ville en passant par la place des Martyrs, par le boulevard Belouizdad (ex-Saint-Jean), puis le boulevard Abane-Ramdane, principale artère du centre-ville, se souciant peu des pluies torrentielles qui tombaient sur la ville.