Les participants ont "condamné toute forme de violence contre les manifestants, notamment les dépassements survenus lors des précédentes manifestations", en notant avec satisfaction "l'engagement des manifestants à sauvegarder le caractère pacifique" du mouvement. Une rencontre de partis, de personnalités de l'opposition et de syndicats, qui portent désormais la dénomination des "forces du changement pour soutenir le choix du peuple", s'est tenue hier au siège d'El-Adala, à Alger. Ce huitième conclave se veut une réponse à la nomination de Bensalah et la convocation, par ce dernier, de l'élection présidentielle au 4 juillet. De même qu'il aura servi aux "forces du changement" de renouveler les revendications du peuple, d'exiger la mise en œuvre de la feuille de route présentée par ces derniers et d'adresser une invitation à l'armée pour accompagner le mouvement populaire et ses revendications jusqu'à la sortie de la crise politique en Algérie. Dans leur communiqué, les partis et personnalités de l'opposition ont, en effet, exprimé "le rejet des tentatives du pouvoir illégitime de se reproduire à travers des élections truquées par le biais des mécanismes juridiques et organisationnels en vigueur, et le refus d'y participer par la candidature, la signature et l'encadrement ou l'organisation". Les signataires du communiqué ont, également, dénoncé "le pari, d'où qu'il vienne, sur l'émiettement et l'affaiblissement de l'élan populaire pacifique", et la tentative de porter atteinte à son image sur le plan national et international, ainsi que toute forme d'intervention étrangère. Ils ont, en outre, "condamné toute forme de violence contre les manifestants, notamment les dépassements survenus lors des précédentes manifestations", en notant avec satisfaction "l'engagement des manifestants à sauvegarder le caractère pacifique" des manifestations. En saluant, aussi, la multiplication des formes de refus des symboles du régime politique illégitime à travers les wilayas, les représentants de l'opposition ont clairement affirmé "encourager toutes les initiatives des catégories et courants de la société", pour ce faire. Et devant les harcèlements dont font l'objet les manifestants, ils ont souligné l'impératif pour les organisations politiques, syndicales et associatives d'ouvrir leurs sièges pour l'organisation de débats populaires ouverts quant à la situation actuelle. En outre, les représentants de l'opposition ont réitéré leur appel à "une période de transition réelle, adéquate et raisonnable, afin de permettre aux composantes du mouvement populaire d'adhérer à la vie politique, syndicale et associative, et d'exercer leur droit au libre choix". Ils appellent aussi la direction de l'ANP à "réagir davantage aux revendications du peuple et d'aider à leur concrétisation dans le cadre du respect de la légitimité populaire", en soulignant leur "encouragement de toutes les initiatives de dialogue pour la sortie de l'impasse politique". Par ailleurs, les partis et les personnalités de l'opposition ont mis l'accent sur "le devoir des élites politiques à accompagner cette révolution populaire pacifique en présentant des propositions et solutions", afin d'aider à la réalisation de ses revendications. L'opposition a, enfin, exhorté les autorités compétentes à "prendre des mesures conservatoires d'urgence pour mettre la main sur les deniers publics dilapidés en vue de les protéger". Notons que ce 8e conclave de l'opposition a vu la présence d'une trentaine de personnalités nationales et académiques. C'est ainsi qu'on a vu, assis côte à côte, Abdallah Djaballah (El-Adala), Tahar Benbaïbèche (Fajr El-jadid), Sadek Dziri (CSA), Mustapha Bouchachi et Abdelaziz Rahabi, ainsi que Lyès Merabet (SNPSP). Il y a avait aussi l'activiste Samir Larbi, l'universitaire Smaïl Maâraf, ainsi qu'Arezki Ferrad et Kamel Guemmazi (FIS-dissous).