Réunis au siège du parti El Adala, les participants ont, à l'issue des débats, exprimé «leur refus dans le fond et dans la forme» du plan proposé par le chef de l'Etat. Pour eux, il s'agit d'«un prolongement du 4e mandat, après que le peuple ait refusé l'option du 5e mandat». Des partis politiques et des personnalités nationales de l'opposition ont tenu, hier, une rencontre au lendemain des annonces du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, reportant l'élection présidentielle, renonçant à un cinquième mandat et proposant une conférence nationale inclusive. Réunis au siège du parti El Adala, les participants ont, à l'issue des débats, exprimé «leur refus dans le fond et dans la forme» du plan proposé par le chef de l'Etat. Pour eux, il s'agit d'«un prolongement du 4e mandat, après que le peuple ait refusé l'option du 5e mandat», écrivent-il dans un communiqué. Ont pris part à cette rencontre, le président de Talaie El Hourriyet, Ali Benflis, le chef du FJD, Abdallah Djaballah, l'avocat maître Mostefa Bouchachi, la constitutionnaliste Fatiha Benabou, l'ancien diplomate Abdelaziz Rahabi, ainsi que d'autres chefs de partis, à l'instar de Tahar Benbaibèche de Fadjr El Jadid et Mohamed Saïd du PLJ, et «des activistes du mouvement populaire». Le rejet de la feuille de route proposée par Bouteflika est justifié, selon les rédacteurs du communiqué final, par le fait que ce dernier «ne peut plus survivre en dehors de tout dispositif constitutionnel et contre la volonté populaire». Le pouvoir actuel n'est, aux yeux de l'opposition, «pas habilité à conduire la période de transition». Pire que cela, son maintien en tant que tel «constitue un vrai danger sur la stabilité et la sécurité nationales», accusent-ils. Les mesures annoncées par le chef de l'Etat, après les développements et la situation historique et exceptionnelle que traverse le pays, «ne reflètent pas les aspirations du peuple», estime l'opposition réunie. Bien que durant cette rencontre, il y a eu beaucoup de figures absentes, notamment Louisa Hanoune, Abderrezak Makri et Mohcine Belabbas, qui avaient participé à des rounds précédents. Tout en réaffirmant son « soutien » au mouvement populaire «jusqu'à la satisfaction de ses revendications», en s'engageant à continuer de manifester, l'opposition a dénoncé ce qu'elle qualifie de «sous-estimation et d'ignorance de ses revendications» par «l'entêtement» des tenants du pouvoir, et appelle «à une forte mobilisation pour les manifestations de vendredi». En adéquation avec le soulèvement du peuple algérien, les partis et acteurs de l'opposition ont appelé l'ensemble des députés «honnêtes et sages» à remettre leurs mandats, et «se retirer du Parlement avec ses deux chambres». Mais qu'est-ce que propose l'opposition comme alternative ? Les participants, qui expriment leur attachement à la sauvegarde du consensus national autour de l'Armée nationale populaire (ANP) et ses missions constitutionnelles, «refusent son immixtion dans les tiraillements politiques». À partir de là, ils appellent à la tenue d'une «rencontre nationale ouverte au front rejetant la voie du pouvoir, vus ses dangers sur la stabilité du pays et l'unité de la nation». Cette rencontre aura pour objectif de «d'entamer un débat sérieux pour traduire les revendications populaires, et l'élaboration d'une feuille de route pour une transition démocratique, et construire un nouveau système de gouvernance loin des jonctions des forces extra-constitutionnelles qui dirigent le pays». Enfin, les présents à cette cinquième réunion n'ont pas manqué de répondre à certaines capitales étrangères, notamment Paris qui, à travers leurs déclarations, s'immiscent indirectement dans les affaires internes du pays. «Nous réaffirmons notre rejet catégorique de toute ingérence étrangère, sous toute forme quelle soit dans les affaires internes, et dénonçons la volonté du pouvoir à gagner l'extérieur pour contourner le mouvement populaire pacifique», concluent-ils.