Les cadres de la jeunesse disent que leur mal vient du secteur du sport qui “bouffe” tous les fonds alloués à la jeunesse ne dépassant pas les 16,46%, alors que l'arrêté ministériel prévoit 30% au moins. Le nombre de jeunes dans la wilaya de Sétif est estimé à plus de 789 215, soit 83% de la population. Seulement, 19 264 jeunes ont adhéré au sein des différentes infrastructures du secteur de la jeunesse, dont 5 970 de sexe féminin. Cela ne représente que 2,44% des jeunes. Un rapport de l'APW de Sétif a fait état que ce pourcentage s'explique par le manque d'infrastructures, le manque et la non-qualification de beaucoup d'encadrements dans le secteur. “Beaucoup de cadres de la jeunesse ne sont pas venus par amour à ce secteur ; je pense que c'est la cause principale de leur échec dans l'accomplissement de leurs tâches”, nous a affirmé un directeur d'une maison de jeunes à Sétif. “Ce sont les cadres qui ont vécu et qui ont grandi dans les Maisons de jeunes qui ont un rendement acceptable” conclut-il. Même si la wilaya de Sétif est classée première au niveau national en matière d'infrastructures de la jeunesse avec 35 Maisons de jeunes, 18 salles polyvalentes, 13 centres culturels, 3 complexes de proximité et une auberge. Le déficit est grand puisque 9 des 60 communes restent sans structures ; il s'agit de Mezloug, Ouricia, Bousselam, Aït Tizi, Oued Bered, Aït Navel M'Zada, Serdj El Ghoul, Beni Mohli et Guelta Zarga. Il est à souligner que 90% des structures du secteur ne répondent plus aux normes du ministère, des Maisons de jeunes ont élu domicile dans des vides sanitaires. Le nombre d'encadreurs affectés pour suivre les jeunes laisse à désirer. Seulement 142 cadres sont à la disposition de la direction, répartis sur 132 Maisons de jeunes, soit 1, 84% cadres pour chaque structure. Le directeur et les cadres sont même censés faire le travail des femmes de ménage et des gardiens. Cependant, le déficit en cadres pédagogiques est estimé, sans aucune exagération, à plus de 150 cadres. Selon le rapport de l'APW de Sétif, cette situation a obligé la direction à signer des contrats avec des associations pour gérer ces Maisons de jeunes. Le déficit en agents de gardiennage est aussi important puisque la tutelle a enregistré une moyenne d'un vol par mois. La commission de l'APW a proposé le renforcement du personnel. Les cadres de la jeunesse disent que leur mal vient du secteur du sport qui “bouffe” tout les fonds alloués à la jeunesse ne dépassant pas les 16,46%, alors que l'arrêté ministériel prévoit 30% au moins. Les équipements, aussi, sont dans un état de détérioration très critique dans la mesure où 70% des équipements sont réformés (inventaire de 2003) et les besoins sont estimés à plus de 64 millions de dinars. Et, pour faire face à cette situation, des projets ont été proposés pour leur réalisation dans le cadre des Plans communaux de développement (PCD) sur les cinq ans à venir pour prendre en charge les problèmes des jeunes avec une meilleure répartition des subventions et des programmes d'action plus adéquats en collaboration avec tous les partenaires. Faouzi Senoussaoui