Pour ce dixième vendredi de manifestation en faveur du changement, la ville de Boumerdès a été submergée, hier, par des centaines de personnes venues battre le pavé et poursuivre le chemin vers un Etat de droit, sans les figures du système qui ont squatté les appareils de l'Etat. Au fur à mesure que la situation au sommet de l'état change, les revendications citoyennes ont également évolué, et ce, depuis la première marche du 22 février. Sur les pancartes et banderoles brandies par les manifestants, hier, la principale revendication qui revient sans cesse est, sans nul doute, le départ de toutes les personnalités du régime "troho ga3". Sur une grande banderole, il était écrit "Dégagez tous, le pouvoir au peuple'' ; un message qui traduit ce sentiment partagé par de nombreux Algériens, à savoir que le pouvoir leur a été confisqué par certaines forces occultes. L'actuel chef de l'Etat Bensalah est la personnalité la plus ciblée par les manifestants. Selon certains, aucune élection ne peut être considérée comme crédible si Bensalah est toujours à la tête de l'Etat. Devant le siège de la cour de justice, les nombreux citoyens présents ont scandé leur amour pour l'Algérie et entonné des chants patriotiques. Ils ont également scandé des slogans hostiles au régime et pour la traduction de Saïd Bouteflika devant la justice. Au même moment, deux autres marches pacifiques avaient lieu à Bordj Ménaïel et à Dellys.