À l'occasion de la célébration du Mois du patrimoine, qui va s'étaler jusqu'au 18 mai prochain, le Centre national d'interprétation du costume traditionnel algérien, situé dans l'enceinte du palais royal du Méchouar à Tlemcen, accueille une exposition de tenues traditionnelles de style "naïli", utilisées lors des mariages célébrés à Bou-Sâada. Le public a pu découvrir pour la première fois les us et coutumes de cette commune de M'sila, à travers le cérémonial du mariage et les habits féminins avec ses ornementations et accessoires, les coiffures, bijoux et instruments de musique qui renseignent au mieux sur les atouts de la région surnommée "porte du désert". Barkahoum Ferhati, qui a consacré un livre anthropologique et historique intitulé Le costume féminin de Bou-Sâada (éditions Mille Feuilles), explique que son intérêt pour le costume féminin s'est imposé à elle alors qu'elle entamait un travail sur l'artiste peintre orientaliste Etienne Dinet. Elle affirme que ce dernier "au goût raffiné reproduisait des œuvres des femmes de la région, parées de leurs plus beaux bijoux : des œuvres constituant un gisement de renseignements sur le costume féminin de la fin de la colonisation française jusqu'à nos jours". L'auteure estime qu'"une société n'est jamais authentique que si elle fonde sa spécificité sur l'interaction constante avec les univers mental, esthétique et technique des mondes extérieurs qu'elle côtoie et qu'elle s'approprie, jusque dans les plus infimes détails". Plusieurs tableaux du célèbre peintre sont exposés dans la grande salle du Méchouar, dont ceux intitulés Le jeu de fillettes, Les guetteurs, Le méhari et Le départ à La Mecque. Le public a été agréablement surpris par l'originalité de ces créations qui mettent en valeur la richesse du patrimoine culturel de la région de Bou-Sâada.