Frappé d'une interdiction de sortie du territoire national, M. Hamel a subi de fortes pressions au lendemain de son limogeage à la tête de la DGSN. L'ex-directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, et un de ses fils ont été convoqués, dans la soirée de samedi dernier, pour comparaître, aujourd'hui, devant le tribunal de Tipasa dans le cadre d'une instruction judiciaire. Et si l'agence officielle, l'APS, a indiqué que les deux mis en cause comparaîtront devant la justice sur des affaires de corruption, la Télévision publique, elle, a révélé que M. Hamel et son fils comparaîtront devant le juge d'instruction pour des faits liés à des activités illégales, trafic d'influence, détournement de foncier et mauvaise utilisation de la fonction. Ces griefs retenus contre l'ex-patron de la police et son fils n'ont pas été officiellement rendus publics par le procureur de la République, seule partie habilitée à communiquer sur ce genre d'affaires. Frappé d'une interdiction de sortie du territoire national (ISTN), M. Hamel a subi de fortes pressions au lendemain de son limogeage par l'ex-chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. En effet, les déboires de M. Hamel avaient commencé le mardi 26 juin 2018 lorsqu'il avait déclaré que "celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre". En s'emportant devant les caméras de télévision, il s'était alors exprimé sur la saisie de 701 kg de cocaïne au port d'Oran, affirmant que "l'affaire qui est devant la justice a été longuement évoquée par le ministre de la Justice et nous avons une grande confiance en la justice et en l'intégrité des juges", non sans réitérer l'attachement du corps de police "à lutter contre la corruption et à présenter toutes les preuves et les dossiers à la justice". Une déclaration qu'aucun n'attendait de la part d'un haut responsable de l'Etat, de surcroît de l'ex-premier flic du pays, et qui lui avait coûté son limogeage le jour même, alors qu'il était dans son bureau. La section de recherche de la Gendarmerie nationale (SRGN) de Bab-Jdid, à qui l'enquête a été confiée, finira par mettre la main sur le principal accusé, Kamel Chikhi, dit "El-Bouchi", en l'occurrence, actuellement incarcéré à la prison d'El-Harrach, avant que plusieurs têtes ne tombent dans le cadre de l'enquête liée au trafic de l'immobilier dans le Grand-Alger. L'ex-patron de la DGSN verra plusieurs de ses hommes, qu'il avait par ailleurs placés à son arrivée en 2010 à la tête de cette institution, arrêtés, auditionnés et interdits de quitter le territoire national, dont notamment Noureddine Berachedi, ex-chef de la sûreté de la wilaya d'Alger. Les choses se sont corsées et le chauffeur personnel de l'ex-chef de la Sûreté nationale, ainsi que le fils de l'ex-Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, ont été convoqués et auditionnés par les gendarmes chargés de l'investigation dans cette affaire, dont les ramifications s'étendaient jusqu'en Espagne et au Brésil. Pis encore, le fils de M. Hamel, qui gérait les chambres froides au niveau du port sec, a été entendu par la justice en qualité de témoin, alors que des investigations approfondies sur les trois enfants du général-major avaient été engagées sur tous les biens, notamment le foncier, les sociétés et les participations financières. M. Hamel fera de la résistance et tentera de revenir aux affaires en s'approchant de Nacer Bouteflika, frère de l'ex-président de la République. En vain. Récemment, il a fait une sortie médiatique pour "soutenir" et "saluer" la déclaration du vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah, sur l'ouverture d'investigations sur les affaires de Sonatrach, Khalifa Bank et El-Bouchi. Non sans démentir avoir été convoqué par la justice militaire et/ou détenir des dossiers sur la corruption.