La représentante du ministère de la Santé, le Dr Djamila Nadir, est intervenue, hier, à l'ouverture des travaux d'une journée d'information et de sensibilisation sur le jeûne et le poids des pathologies non transmissibles, pour évoquer les résultats de l'enquête menée en 2017 selon l'approche de l'OMS dite "STEPwise", qui a traité de la morbidité due aux maladies chroniques (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires). L'intervenante a rappelé que la prévalence du diabète ou de l'hypertension artérielle s'accentue d'année en année. Plus de 23% des personnes interrogées, âgées entre 18 et 69 ans, sur les 7 450 cas ciblés par l'étude déclarent être hypertendues. La prévalence du diabète est passée de 8,9% à 14,8%, soit du simple au double. Sur un autre plan, il faut savoir que plus de 24% de la population sondée a un bilan lipidique perturbé (taux de mauvais cholestérol élevé). Cette enquête, qui a touché un échantillon de personnes âgées de 18 à 69 ans, a eu le mérite de conclure que la cause principale de la progression du diabète et de l'hypertension artérielle (HTA) est le mode alimentaire. À cet effet, le Dr Kadri de l'hôpital Birtraria, qui a captivé l'attention des participants, a détaillé les étapes de la prévention, ainsi que les règles d'une alimentation saine. Pour lui, le Ramadhan est formellement contre-indiqué pour tous les malades chroniques car encourant de gros risques. Une alimentation saine est fondée, selon lui, sur trois principes : la variété, l'équilibre et la modération. Le conférencier rappellera alors l'importance d'une prise en charge du diabétique pendant la période pré-Ramadhan. Car le malade souffrant de diabète risque, par définition, une hypoglycémie ou une hyperglycémie, ou encore une thrombose. "Le diabétique qui souhaite être indemne de complications dégénératives à cause du jeûne est tenu d'établir un bilan médical et de s'initier à une éducation thérapeutique." Le Dr Kadri ne manquera pas, au passage, de mettre en garde contre l'abus de consommation de viande rouge et de sucreries. Pour lui, "les sucres sont les engrais du cancer". Il abordera aussi le rapport de causalité entre l'excès de sel dans les aliments et l'HTA. "Le sel est un tueur silencieux." Pour sa part, le Dr Mammeri, qui abordera la pathologie HTA, mettra en avant les signes d'alarme de la maladie. Elle alerte les jeûneurs souffrant d'HTA instable car risquant d'avoir des déséquilibres tensionnels, ainsi que des complications de type attaque cardiaque ou cérébrale. Autrement dit, le Ramadhan est contre-indiqué pour les cas d'HTA instable ou pour ceux traités par plusieurs médicaments. Hanafi H.