La marche de cette 11e semaine n'a pas dérogé à la règle en drainant une foule nombreuse venue exprimer son ras-le-bol d'un système qui a dilapidé la richesse du pays et appauvri sa population, voulant encore se maintenir, en dépit des appels invitant à son départ. Les manifestants sont venus en processions de tous les coins de la ville pour dénoncer le maintien des "B" qui sont encore aux postes de commande grâce à la complicité de Gaïd Salah, un maintien qui est synonyme de fraude électorale, lit-on sur un écriteau brandi par un citoyen présent à la marche. La continuité des "B" ne peut que conférer une autorité civile de façade, c'est une continuité du pouvoir militaire et du groupe d'Oujda, lit-on sur une autre pancarte déployée par un jeune marcheur. Massée devant le siège de la wilaya, la foule a scandé de nombreux slogans introduisant de nouvelles revendications ou commentant l'actualité, notamment l'élection d'un nouveau secrétaire général du FLN résumée par : FLN Djemaï=FLN Bouchareb=FLN Ould Abbes=dégage. Exaspérés par la conférence donnée la semaine dernière à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, des citoyens ont réagi à son projet d'autonomie de la Kabylie en lui signifiant que "la Kabylie n'est pas représentée par Ferhat M'henni, c'est la terre d'Amirouche". La marche a aussi été marquée par des slogans hostiles au pouvoir qualifié de "pouvoir de traîtres qui se disent Algériens", tout en invitant la justice à faire son devoir en "mettant fin au pouvoir des usurpateurs et de la politique inefficace des fils de la France". "Le pays n'a pas besoin d'un gouvernement de danseuses, mais d'un gouvernement de technocrates et de compétents", car "le FLN a soumis le pays à la France". M. EL BEY